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N° 730 du Canard Enchaîné – 25 Juin 1930

N° 730 du Canard Enchaîné – 25 Juin 1930

69,00 

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25 juin 1930 — Boycotter le chewing-gum pour sauver la patrie

Quand la France riposte à l’américaine… en mazurka

Face aux taxes de Washington, Le Canard enchaîné s’empare de la crise douanière avec un humour dévastateur. Entre patriotisme de café crème et chauvinisme de bistrot, la France promet de bannir le homard “à l’américaine” et de revenir à la mazurka. Pierre-Étienne Flandin mène la fronde : la revanche du chewing-gum a commencé !

Couac ! propose ses canards de 3 façons au choix

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Canard au naturel
Canard en chemise

Chaque numéro ou journal anniversaire, peut être inséré dans une pochette cadeau au choix, d’un très beau papier pur coton, comportant une illustration originale spécialement réalisée pour COUAC ! par Fabrice Erre ou Laurent Lolmede, ou pour les premiers lecteurs du Canard Enchainé par Lucien Laforge.

Cette pochette cadeau assure aussi une conservation optimale du journal : un papier au PH neutre limitant la dégradation des vieux journaux sur la durée.

Décliné en 4 pochettes originales (Gratuite)
Pochette offerte pour toutes éditions d’un prix supérieur à 59€
Visualiser les illustrations en cliquant sur le nom des auteurs

Canard laqué

Enchâssé entre deux feuilles d’acrylique (plexiglass extrudé*) il s’exposera aux regards sous son plus beau jour.

Les propriétés anti-UV de ce plexiglass de 2 mm lui assureront une conservation optimale limitant le jaunissement.

Le maintien entre les deux plaques, avec 8 petites pinces nickelées, supprime la vue des plis ainsi que leurs effets indésirables. Les marges autour du journal sont de 2 cm et sont ajustées au format de l’édition, qui a varié au fil des décennies.

*Transparence, légèreté, résistance aux chocs et aux UV

Cette présentation est déclinée en 2 options :

Plexi transparent (30€) servant de fond, plus discret mais élégant il permet aussi la vision de la dernière page du journal.
Plexi noir (35€) servant de fond, il met en valeur la teinte et le format du journal, s’harmonisant parfaitement avec les encres noires de la page.

La France va boycotter divers produits américains

Le 25 juin 1930, Le Canard enchaîné se penche, avec un humour ravageur, sur un épisode de tensions commerciales franco-américaines. Sous le titre « La France va boycotter divers produits américains », l’article tourne en dérision les velléités de représailles françaises après la publication du nouveau tarif douanier des États-Unis, une mesure protectionniste connue sous le nom de tarif Hawley-Smoot, voté en juin 1930. En pleine crise économique mondiale, cette loi, signée par le président Herbert Hoover, relève brutalement les droits de douane sur plus de 20 000 produits importés, déclenchant une vague de protestations dans le monde entier.

La France, elle, s’indigne de voir ses vins, ses fromages et autres spécialités frappés de taxes jugées “injurieuses”. Le gouvernement de Pierre-Étienne Flandin, alors ministre du Commerce, promet une riposte. Mais le Canard s’empresse de démontrer combien cette fierté nationale tient de la pantomime. Dès la première phrase — « Quand on lui marche sur le pied, la France victorieuse n’a pas l’habitude de tendre l’autre joue » — le ton est donné : celui du faux patriotisme outré, à la fois lyrique et grotesque.

Le journal déroule une liste de “représailles” imaginaires qui ridiculisent la posture revancharde. Les produits visés ne sont pas les machines-outils ni le blé américain, mais… le chewing-gum, les danses américaines, le homard à l’américaine et même la moustache à l’américaine ! Chacun de ces symboles est retourné en dérision, comme pour dire que l’anti-américanisme français de 1930 n’est qu’un réflexe de coquetterie nationale. « Le homard ? on le mangera thermidor. Les danses ? retour à la mazurka. Les femmes de France ? finie la moustache à l’américaine. » La satire touche à la poésie absurde.

Sous la blague, il y a pourtant une lecture politique fine. En 1930, la France s’efforce de défendre son économie face à la crise mondiale qui commence à se propager depuis le krach de Wall Street (1929). Le tarif Hawley-Smoot, censé protéger l’agriculture américaine, aggrave la contraction du commerce international et plonge davantage les économies européennes dans la récession. Mais pour Le Canard, cette “riposte” française n’est qu’un écran de fumée : une agitation verbale destinée à masquer l’impuissance du gouvernement à peser réellement sur la diplomatie économique.

Pierre-Étienne Flandin, que le journal dépeint ici en “coordonnateur du patriotisme commercial”, devient la cible centrale du ridicule : le ministre “organise le boycott de tout ce qui sent l’Amérique” — mais ce nationalisme de bazar est aussitôt moqué comme une caricature de grandeur perdue. Dans une France encore traumatisée par la guerre mais désormais dépendante des capitaux américains, la posture d’orgueil semble désuète.

Enfin, la dernière phrase, faussement solennelle, referme la farce sur une note d’ironie patriotique :

“Tous les vrais Français seront de cœur avec lui.”
Une conclusion digne d’un manifeste cocardier… vidé de sens.

Ainsi, Le Canard transforme une querelle douanière en leçon de lucidité : derrière les mots de “représailles”, il n’y a ni stratégie, ni puissance, mais un réflexe pavlovien de vanité nationale. Ce n’est pas la guerre commerciale qui est visée, mais l’esprit d’une France qui préfère se donner des airs plutôt que de se donner les moyens.