Expédition de votre Canard enchainé

EXPEDITION SOUS 24H

Envoi soigné de votre Canard enchainé

ENVOI SOIGNÉ

Paiement sécurisé pour l'achat de votre Canard enchainé

PAIEMENTS SÉCURISÉS

Livraison offerte de votre Canard enchainé à partir de 15€ de commande

LIVRAISON OFFERTE À PARTIR DE 15€

Paiement sécurisé pour l'achat de votre Canard enchainé

PAIEMENTS SÉCURISÉS

N° 774 du Canard Enchaîné – 29 Avril 1931

N° 774 du Canard Enchaîné – 29 Avril 1931

69,00 

En stock

29 avril 1931 — La Mare aux canards siffle la fin du spectacle

Herriot, Tardieu, Laval… et la République en mode comédie

Sous la plume de Buzelin et des chroniqueurs du Canard, la politique française tourne à la farce : Tardieu siffle son propre discours, Herriot joue les revenants, Laval s’essaye au bon mot. En pleine crise du radicalisme, La Mare aux canards dégonfle les baudruches du pouvoir : la République continue, mais le public, lui, commence à siffler.

A l’exposition coloniale, dessin de Guilac.

Couac ! propose ses canards de 3 façons au choix

En stock

Canard au naturel
Canard en chemise

Chaque numéro ou journal anniversaire, peut être inséré dans une pochette cadeau au choix, d’un très beau papier pur coton, comportant une illustration originale spécialement réalisée pour COUAC ! par Fabrice Erre ou Laurent Lolmede, ou pour les premiers lecteurs du Canard Enchainé par Lucien Laforge.

Cette pochette cadeau assure aussi une conservation optimale du journal : un papier au PH neutre limitant la dégradation des vieux journaux sur la durée.

Décliné en 4 pochettes originales (Gratuite)
Pochette offerte pour toutes éditions d’un prix supérieur à 59€
Visualiser les illustrations en cliquant sur le nom des auteurs

Canard laqué

Enchâssé entre deux feuilles d’acrylique (plexiglass extrudé*) il s’exposera aux regards sous son plus beau jour.

Les propriétés anti-UV de ce plexiglass de 2 mm lui assureront une conservation optimale limitant le jaunissement.

Le maintien entre les deux plaques, avec 8 petites pinces nickelées, supprime la vue des plis ainsi que leurs effets indésirables. Les marges autour du journal sont de 2 cm et sont ajustées au format de l’édition, qui a varié au fil des décennies.

*Transparence, légèreté, résistance aux chocs et aux UV

Cette présentation est déclinée en 2 options :

Plexi transparent (30€) servant de fond, plus discret mais élégant il permet aussi la vision de la dernière page du journal.
Plexi noir (35€) servant de fond, il met en valeur la teinte et le format du journal, s’harmonisant parfaitement avec les encres noires de la page.

La Mare aux canards

Dans sa Mare aux canards du 29 avril 1931, Le Canard enchaîné déploie toute sa verve dans un numéro où la politique française, plus fébrile que jamais, ressemble à une farce parlementaire grandeur nature. L’hebdomadaire satirique, fidèle à son rôle de miroir déformant — mais d’une lucidité tranchante —, croque à la fois la scène nationale et le petit théâtre des ambitions individuelles.
Le ton est donné dès le titre central : « Après la bataille », une parodie en vers signée René Buzelin, qui pastiche Victor Hugo pour mieux commenter les déboires d’Édouard Herriot à Lyon. Le maire radical, battu lors des municipales, est peint comme un revenant électoral, suppliant qu’on lui “rende sa place”. Derrière le sourire poétique, c’est toute la crise du radicalisme qui transparaît : un parti usé, entre clientélisme local et perte d’aura républicaine. L’humour fait mouche — car le Canard sait que le “retour des revenants” n’est pas qu’une plaisanterie : il illustre la valse des politiciens de la IIIe République, jamais abattus, toujours ressuscités.

La Mare multiplie les saynètes où les travers du pouvoir se répondent. Sous des titres ciselés comme « La conduite de Toulouse », « L’entraînement » ou « Le coup des glaces », on retrouve André Tardieu, président du Conseil, transformé en marionnette hyperactive et mal aimée. Depuis le renversement de son premier cabinet en décembre 1930, Tardieu tente de rejouer sa chance en chef énergique, prônant une modernisation de l’État que la presse conservatrice salue, mais que les radicaux et la gauche brocardent. Le Canard, lui, le caricature en “homme pressé” sans conviction, oscillant entre autoritarisme et ridicule. L’épisode du discours avorté à Toulouse — où le public siffle, où la TSF cafouille, où la police s’agite — devient un ballet burlesque. L’article « C’était un train » résume le ton général : on ne sait plus si la politique avance ou si elle tourne en rond.

Autour de ces chroniques, le dessin ajoute sa touche corrosive. Dans « Le siffleur », un personnage à lunettes, perché sur une colline, observe le monde politique comme un spectacle d’oiseaux criards — métaphore parfaite du rôle du Canard. L’hebdomadaire, en 1931, reste la vigie du désenchantement démocratique. Derrière les plaisanteries, il y a une angoisse sourde : la France, ballotée entre la droite revancharde et une gauche divisée, perd confiance dans ses dirigeants. Le ton railleur masque mal la lassitude d’un pays fatigué par la “crise de l’esprit” et par l’impuissance du parlementarisme.

Mais, fidèle à sa nature, Le Canard refuse le désespoir. Il rit, et ce rire devient résistance. Le journal oppose au pathos des tribunes la joie du trait, la malice du jeu de mots, la parodie de la presse sérieuse. En avril 1931, quelques jours après la chute d’Alphonse XIII et la proclamation de la République espagnole, la satire politique française résonne d’autant plus fort : la IIIe République se croit éternelle, mais son théâtre, déjà, frôle la tragi-comédie.
Dans cette Mare aux canards, chaque brève est une éclaboussure de lucidité : on rit, mais on sent venir l’orage.