N° 986 du Canard Enchaîné – 22 Mai 1935
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Un Maréchal de Moins… – Jean Galtier-Boissière
Jean Galtier-Boissière, dans cet article, offre une vision critique et acerbe de la vie et des actions de Józef Piłsudski, le maréchal polonais, en contrastant la perception officielle avec des faits moins glorieux de son parcours.
Piłsudski est d’abord présenté comme un jeune révolutionnaire polonais, dont les activités incluaient des attentats et des attaques en collaboration avec les socialistes russes pour combattre le régime tsariste. Son implication dans un complot contre le Tsar lui valut la déportation en Sibérie, bien qu’il échappa à la peine de mort, contrairement au frère de Lénine.
En cherchant à libérer la Pologne, Piłsudski s’allie avec l’Autriche, espérant profiter d’une guerre européenne pour atteindre ses objectifs. Il lève des troupes et se prépare à un conflit qu’il espère favorable à la cause polonaise. Cependant, il est soupçonné d’être un agent autrichien, ce qui jette un doute sur ses motivations.
Avec le déclenchement de la Première Guerre mondiale, Piłsudski offre ses services à l’Autriche et à l’Allemagne contre la Russie, se nommant lui-même colonel. Pendant ce temps, d’autres patriotes polonais cherchent des alliances en Russie et en France. La promesse d’autonomie de la Pologne est utilisée par les belligérants pour tenter de lever des volontaires polonais, mais avec peu de succès.
Lorsque la défaite des empires centraux devient évidente, Piłsudski change de camp et se fait emprisonner par les Allemands pour se donner une image de martyr. Libéré par la révolution spartakiste, il se fait reconnaître comme chef de l’armée polonaise et propose de mener la lutte contre les bolcheviks, devenant ainsi un allié précieux pour les Alliés occidentaux.
Devenu dictateur en 1926 après un coup d’État, Piłsudski instaure un régime autoritaire, réprimant violemment toute opposition, y compris ses anciens camarades socialistes. Sa politique intérieure est marquée par la terreur et l’oppression.
Sur le plan international, Piłsudski pratique un double jeu habile, s’alliant d’abord avec la France contre l’Allemagne, puis avec l’Allemagne contre la Russie soviétique. Cette stratégie lui permet de maintenir la Pologne en équilibre entre ses puissants voisins. Cependant, lorsque la France conclut une alliance avec la Russie, la position de Piłsudski devient intenable.
Jean Galtier-Boissière conclut en suggérant que la mort de Piłsudski est une échappatoire à une situation devenue trop complexe et périlleuse. Il critique vivement le maréchal pour ses trahisons et ses manipulations, offrant une vision désenchantée de ce personnage souvent glorifié dans les récits officiels.
Ce portrait de Piłsudski, loin de l’hagiographie, met en lumière les contradictions et les compromis de sa carrière, soulignant l’écart entre l’image publique et la réalité de ses actions.
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