N° 1018 du Canard Enchaîné – 1 Janvier 1936
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La Grande Séance – Jean Galtier-Boissière décrit avec une verve satirique la séance parlementaire du 27 décembre au Palais-Bourbon, une session attendue avec grand intérêt par le public parisien. Les tribunes étaient bondées, et l’atmosphère était électrique dès le début de la séance.
Galtier-Boissière commence par décrire l’ambiance et les personnages présents. Le président de la Chambre, M. Bouisson, est comparé à un maître d’hôtel marseillais, dirigeant la séance avec une autorité théâtrale. Ses interventions rappellent celles d’un surveillant d’école distribuant des punitions.
Le président Laval est dépeint sous un jour peu flatteur, rappelant davantage un personnage douteux qu’un homme d’État respecté. Laval, décrit comme un Auvergnat vendeur de marrons dans les caricatures, évoque en réalité une figure louche dont la présence même en politique semble incongrue.
Léon Blum, premier interpellateur, monte à la tribune avec une classe et une éloquence qui contrastent fortement avec Laval. Malgré les interruptions incessantes de la droite, Blum maintient sa position avec détermination, rappelant un duel verbal où il se défend pied à pied contre ses adversaires.
M. Taittinger, suivant Blum, est ridiculisé pour son discours banal et sa voix puissante, plus adaptée à des récitations poétiques qu’à un débat parlementaire. Sa remarque sur la neutralité de l’Italie en 1914 suscite la dérision.
M. Yvon Delbos, malgré un discours plus amène, critique subtilement Laval en soulignant l’incohérence de remplacer les sanctions par des récompenses. Sa manière douce et ironique contraste avec l’agressivité de ses collègues.
M. Paul Reynaud, malgré sa petite taille, impressionne par sa voix bien timbrée et son discours factuel. Il expose des vérités dérangeantes, notamment sur l’impossibilité pour l’Italie de coloniser l’Éthiopie et sur l’objectif de la politique de Hitler de dissocier l’entente franco-anglaise.
Galtier-Boissière conclut que malgré les critiques virulentes de plusieurs orateurs de divers partis contre la politique de Laval, une petite majorité de députés décide de maintenir Laval au pouvoir. Cette décision est vue comme une trahison des intérêts français, favorisant Mussolini et Hitler au détriment de la France.
Cet article de Jean Galtier-Boissière, publié dans Le Canard Enchaîné le 1er janvier 1936, offre une critique acerbe et humoristique des événements politiques de l’époque, soulignant l’absurdité et les contradictions des décisions parlementaires sous le gouvernement de Pierre Laval.
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