N° 1319 du Canard Enchaîné – 2 Janvier 1946
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Scène VI – La dernière passe, par Pierre Bénard – Vibrant hommage à la fermeture des maisons closes, et à ses clients célèbres, Félix Faure, Deschanel, Barthou,… Marthe Richard, dite la « veuve qui clot » élue au conseil municipal de Paris, obtiendra leur fermeture au travers de la Loi du 9 Avril 1946.
Dans son article Hyménée, le divin enfant…, André Sauger décrit avec ironie le mariage civil de Georges Bidault, alors ministre des Affaires étrangères, et de son chef de cabinet, Mlle Suzanne Borel, en soulignant l’étrangeté et la solennité de la cérémonie qui a eu lieu dans une atmosphère intimiste mais peuplée de notables.
Sauger met en avant l’omniprésence des représentants du corps ecclésiastique, créant un contraste presque comique avec le maire du 7e arrondissement, qui semblait être un intrus à cet événement. Cette observation sert à critiquer l’ingérence et l’omniprésence de l’Église dans des affaires civiles, soulignant ainsi une tension entre laïcité et religiosité.L’auteur ne manque pas de souligner l’ennui ressenti par Bidault lors de la réception, où il doit serrer inlassablement les mains des invités. L’anecdote où Bidault avoue que se marier est ennuyeux, suivie de sa tentative maladroite de se rattraper auprès de sa nouvelle épouse, met en lumière l’hypocrisie et la superficialité des interactions sociales de l’époque.
La description de la réception au quai d’Orsay, avec ses invités prestigieux et son buffet généreux, contraste avec l’attitude de Francisque Gay, qui feint de ne boire que de l’eau bénite mais cède finalement au champagne. Cette scène illustre le décalage entre les apparences et les comportements réels des personnages publics, renforçant l’idée d’une hypocrisie ambiante.
Sauger se moque également de la précipitation de Bidault et de sa femme à quitter la réception pour se retirer discrètement, ainsi que de leur départ pour la Suisse le lendemain, soulignant un certain manque de sincérité ou de sérieux dans leurs engagements.
Le mariage religieux, qui suit le lendemain, est décrit comme une course effrénée entre les obligations politiques de Bidault, notamment les discussions sur le pacte de Moscou, et les cérémonies religieuses. Sauger critique implicitement la dévotion apparente de Bidault et l’absurdité de jongler entre des responsabilités ministérielles cruciales et des engagements personnels religieux.
En résumé, André Sauger utilise le mariage de Georges Bidault comme une occasion pour critiquer la superficialité, l’hypocrisie et les contradictions des élites politiques et religieuses de l’époque. Son style ironique et moqueur met en évidence les tensions entre les valeurs républicaines et la religiosité persistante dans la société française de l’après-guerre.
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