Dans l’article « Au revoir de Gaulle ! » publié le 2 octobre 1946 dans Le Canard Enchaîné, Pierre Bénard offre une réflexion critique sur le discours du général de Gaulle et sa situation politique à cette époque. Bénard exprime une tristesse non pas à cause des paroles du général, mais à cause des applaudissements des personnes qui voient en lui une garantie pour leurs privilèges, les mêmes qui avaient soutenu Pétain et la collaboration pendant la guerre.

Bénard rappelle qu’il a beaucoup apprécié de Gaulle lorsqu’il s’opposait à Vichy, mais note que le général semble désormais éloigné de la réalité et des aspirations des résistants français. Depuis son retour, de Gaulle aurait, selon Bénard, trop fréquenté les palais ministériels et la province, ignorant ainsi les véritables attentes et espoirs de la France résistante.

Le journaliste suggère que de Gaulle, comme tous les exilés de retour, a été quelque peu désorienté, ne parvenant pas à s’adapter pleinement aux changements et aux attentes post-libération. Il conclut en disant au revoir au général avec l’espoir qu’il reviendra un jour vers ceux qui ont été ses amis désintéressés. Bénard exprime une certaine déception, tout en laissant la porte ouverte à une réconciliation future, insistant sur l’importance de rester fidèle à ses principes révolutionnaires et de ne pas devenir un maréchal obéissant après avoir été un général révolté.