N° 1852 du Canard Enchaîné – 18 Avril 1956
N° 1852 du Canard Enchaîné – 18 Avril 1956
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Gai ! Gai ! Marrons-nous !
LES manchettes des journaux, à la « une », cette semaine, ont donné un saisissant. raccourci des deux préoccupations majeures du bon peuple de chez nous :
Le rappel des classes et le mariage du siècle.
Savant mélange du rose et du noir, cher au dramaturge Jean Anouilh.
Dire que la large place que l’on donne au raout monégasque aide beaucoup à faire passer le baroud d’honneur gouvernemental serait, sans douce, une médisance.
Mais le fait est que ça tombe à pic.
L’idylle du Prince et de la Vedette a créé un climat de « fiesta », une sorte d’état de Grace, auquel le gouvernement lui-même a été sensible.
C’est ainsi que notre excellent Rama n’a pas hésité à mettre du rose (pas précisément le rose des feuilles du percepteur) dans le noir de la mobilisation verticale ou horizontale : les rappelés, et les parents des rappelés, seront a-t-il décrété exemptés des nouveaux impôts qu’il mijote pour renflouer les dépenses militaires. (La devise de la rue, de Rivoli : « A la fin, de l’envoi (de renforts); je touche ».
Ah ! mais, il ne lésine pas dans le sens de la générosité, le père barbe-à-sous !
Que ça devient même un plaisir d’être rappelé ! Le temps n’est pas éloigné, probablement, où l’on pourra payer ses impôts simplement en présentant un fascicule de mobilisation au guichet de la perception.
On paie de sa personne, quoi.
Bravo ! Rainier ! Dans l’euphorie générale qui nous vient de la principauté, on a l’impression que nos impôts seront aux frais de la Princesse. Gai, gai, marrons-nous !
Couac ! propose ses canards de 3 façons au choix
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