N° 336 du Canard Enchaîné – 6 Décembre 1922
N° 336 du Canard Enchaîné – 6 Décembre 1922
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Rivet remet les pendules à l’heure : Une “mise au point” pleine de malice
Dans son numéro du 6 décembre 1922, Le Canard enchaîné publie sous la plume de Jules Rivet un texte intitulé « Contes du Canard : mise au point ». Comme souvent chez Rivet, la forme du conte permet de jouer sur l’allégorie : un récit court, faussement naïf, qui finit par piquer là où ça fait mal. Cette « mise au point » n’est pas une rectification banale, mais un réajustement ironique des vérités officielles. Derrière l’anecdote, le Canard montre combien la République préfère les fables arrangées à la réalité brute. Rivet invite ses lecteurs à sourire, mais aussi à relire les contes qu’on leur raconte chaque jour dans la presse sérieuse.
La nouvelle que des généraux grecs ont été fusillés…a causé une certaine émotion lorsqu’elle est parvenue à Limoges, dessin de Charles Boirau.
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Rivet et l’art de la fausse naïveté
Quand les “Contes du Canard” deviennent une arme critique
Le 6 décembre 1922, Le Canard enchaîné propose à ses lecteurs un nouveau volet des Contes du Canard, signés Jules Rivet, sous le titre évocateur : « mise au point ». L’expression sonne d’abord comme un rectificatif sérieux, une précision administrative ou journalistique. Mais sous la plume de Rivet, elle se transforme en un jeu ironique : faire semblant de corriger, c’est en réalité dévoiler l’absurdité des versions officielles.
Les Contes du Canard se distinguent des Lanternes du Bouif par leur forme : courts récits, souvent allégoriques, qui reprennent les codes du conte ou de la fable. Ici, Rivet utilise ce procédé pour « mettre au point » une histoire qui, au lieu de clarifier, embrouille délibérément les discours dominants. La satire fonctionne par décalage : au lieu de dénoncer frontalement, le conteur feint la bonhomie et laisse son lecteur découvrir par lui-même le ridicule de la situation.
Cette méthode illustre l’un des ressorts majeurs du Canard enchaîné. Loin de n’être qu’un journal d’attaques directes, il explore divers registres littéraires pour affûter sa critique. Le conte, qui pourrait sembler trop léger pour la politique, devient une arme efficace : il joue sur l’imaginaire, il surprend par ses images, il laisse un goût durable de satire. Rivet, en reprenant la tradition des fables, inscrit le Canard dans une continuité où La Fontaine et les fabulistes servent d’inspirateurs.
Le choix de décembre 1922 est significatif. La France vit une période marquée par des tensions politiques, sociales et diplomatiques (réparations allemandes, crise du franc, mécontentement des anciens combattants). Dans ce climat, le Canard ne se contente pas de publier des chroniques frontales : il offre aussi à ses lecteurs un rire plus détourné, mais tout aussi corrosif. La « mise au point » de Rivet ne vise pas seulement une anecdote : elle corrige, à sa manière, les illusions entretenues par la presse traditionnelle.
Avec « Contes du Canard : mise au point », Jules Rivet rappelle que l’humour peut être une pédagogie. Par l’allégorie et la fausse naïveté, il montre que les véritables rectifications ne viennent pas des communiqués officiels, mais des satiristes qui osent relire la réalité autrement.





