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N° 634 du Canard Enchaîné – 22 Août 1928

N° 634 du Canard Enchaîné – 22 Août 1928

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Vouvray contre l’eau bénite : le Canard trinque à la satire
René Noré, “On a célébré la Fête du vouvray”, Le Canard enchaîné, 22 août 1928



À l’été 1928, tandis que Le Petit Parisien organise une pudibonde “Fête de l’eau”, Le Canard enchaîné réplique à sa façon : en sabrant le vouvray. Sous la plume de René Noré, la riposte prend la forme d’un banquet bachique où journalistes et lecteurs du Canard célèbrent, verre en main, l’esprit frondeur du journal. Entre les lignes, une satire jubilatoire du conformisme médiatique, de la tempérance bourgeoise et du culte du sérieux.

Après le bombardement de Londres, dessin de Grove.

Couac ! propose ses canards de 3 façons au choix

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Canard au naturel
Canard en chemise

Chaque numéro ou journal anniversaire, peut être inséré dans une pochette cadeau au choix, d’un très beau papier pur coton, comportant une illustration originale spécialement réalisée pour COUAC ! par Fabrice Erre ou Laurent Lolmede, ou pour les premiers lecteurs du Canard Enchainé par Lucien Laforge.

Cette pochette cadeau assure aussi une conservation optimale du journal : un papier au PH neutre limitant la dégradation des vieux journaux sur la durée.

Décliné en 4 pochettes originales (Gratuite)
Pochette offerte pour toutes éditions d’un prix supérieur à 59€
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Canard laqué

Enchâssé entre deux feuilles d’acrylique (plexiglass extrudé*) il s’exposera aux regards sous son plus beau jour.

Les propriétés anti-UV de ce plexiglass de 2 mm lui assureront une conservation optimale limitant le jaunissement.

Le maintien entre les deux plaques, avec 8 petites pinces nickelées, supprime la vue des plis ainsi que leurs effets indésirables. Les marges autour du journal sont de 2 cm et sont ajustées au format de l’édition, qui a varié au fil des décennies.

*Transparence, légèreté, résistance aux chocs et aux UV

Cette présentation est déclinée en 2 options :

Plexi transparent (30€) servant de fond, plus discret mais élégant il permet aussi la vision de la dernière page du journal.
Plexi noir (35€) servant de fond, il met en valeur la teinte et le format du journal, s’harmonisant parfaitement avec les encres noires de la page.

L’article “On a célébré la Fête du vouvray”, signé R. N. (René Noré) à la une du Canard enchaîné du 22 août 1928, est une parodie en forme de chronique mondaine : un récit d’agapes “militantes” organisé par les “Amis du Canard” pour protester contre la “Fête de l’eau” du Petit Parisien. L’eau, boisson suspecte s’il en est dans les colonnes du Canard, devient ici symbole de toutes les vertus compassées que le journal se plaît à tourner en dérision : la bienséance, le moralisme et la presse bien-pensante.

Dans la fiction de Noré, le Canard réunit donc ses partisans “dans un petit coin tranquille de la banlieue” pour une contre-manifestation arrosée — la “Fête du vouvray”. La scène, décrite avec un humour goguenard, ressuscite l’esprit fraternel et anarchisant des banquets républicains du XIXᵉ siècle, tout en y ajoutant une pointe d’auto-dérision : les convives, journalistes compris, incarnent un petit monde de bons vivants plus prompts à lever le coude qu’à lever des drapeaux.

Autour de la table, on retrouve les figures familières du Canard : Pierre Bénard, “dont la patience n’est pas la vertu dominante”, Rivet, Whip, et même le directeur, sous le regard du chroniqueur. La victime du jour, c’est un certain M. Delosonne, alias Delsol — running gag du journal depuis l’article de Bernard Gervaise paru le 18 juillet, où l’on annonçait, pince-sans-rire, que la “rue du Four” serait rebaptisée “rue Delsol” en hommage à un obscur conseiller municipal. Le Canard avait inventé de toutes pièces ce nom pour se moquer du zèle bureaucratique des édiles parisiens à rebaptiser les rues à tour de bras.

Dans la “Fête du vouvray”, Delsol devient un personnage de chair et de vin. Noré imagine qu’on l’a invité à la noce “par erreur” — un petit malin qui “tiraille le bouton du veston de Pierre Bénard et lui explique laborieusement : ‘Delsol… Délisonne… Dennesonne !’”. Agacé, Bénard finit par ordonner qu’on “l’expédie dans le garde-manger”. L’humour repose sur le burlesque verbal et la connivence : Delsol n’est plus un nom, mais un symbole du ridicule administratif et médiatique que le Canard adore ridiculiser.

À travers la satire, l’article dit beaucoup du climat journalistique de la fin des années 1920. Face à la grande presse populaire – Le Petit Parisien, Le Matin, L’Intransigeant – qui cherche à moraliser et divertir un public de masse, Le Canard enchaîné revendique une posture inverse : irrévérente, populaire sans être populiste, fidèle à l’humour libertaire de la Belle Époque. La “Fête du vouvray” n’est pas seulement une farce bachique : c’est un manifeste de style.

Le clin d’œil final scelle la moquerie : les convives, “se donnant rendez-vous pour notre prochaine organisation : la fête du vermouth-cassis !”, promettent de perpétuer la tradition satirique du Canard sous le signe du vin et du rire.
Là où Le Petit Parisien bénit l’eau, le Canard fait mousser le vouvray — et c’est bien ainsi qu’il célèbre, depuis 1916, la liberté d’esprit et la saveur du contre-courant.