N° 997 du Canard Enchaîné – 7 Août 1935
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Les belles heures, M. Laval marie sa fille, par Pierre Bénard – Un des plus jolis « papiers » de Bénard durant cette période, au sujet du mariage de la fille de Laval, président du Conseil, tombeur de la S.D.N. pour plaire à Mussolini en train d’assassiner l’Éthiopie, et père de la déflation, catastrophique pour les travailleurs français.
Pas cadencés, par Jean Galtier-Boissière, qui réagit à une polémique autour du « pas cadencé » suscitée par les propos du député Marc Rucart et la réponse véhémente de Pierre Dominique. Galtier-Boissière examine et critique les arguments en faveur de la discipline militaire stricte dans le contexte des défilés et des préparations militaires de la France républicaine.
Galtier-Boissière commence par expliquer la controverse entre Marc Rucart, qui rejette l’idée du « pas cadencé » dans les défilés républicains, et Pierre Dominique, qui le critique vivement dans La République. Dominique défend l’idée que la France, pour se défendre efficacement et rester forte, doit adopter une discipline militaire stricte similaire à celle observée dans d’autres pays européens.
Galtier-Boissière exprime son désaccord avec Dominique et dénonce le culte du « pas cadencé ». Il évoque l’histoire militaire, notamment la guerre de 1914, pour illustrer que la rigidité des manœuvres militaires et la discipline stricte n’ont pas conduit à des victoires décisives. Il rappelle une anecdote d’Esparbès où un officier tentait de redresser ses hommes sous le feu ennemi en leur commandant des manœuvres, ce qui n’a fait que précipiter leur mort.
Il souligne que le célèbre « pas de l’oie » allemand, symbole par excellence du pas cadencé, n’a pas contribué de manière significative aux succès militaires dans les combats de tranchées de la Première Guerre mondiale. De même, les coups d’État et les révolutions, comme la révolution bolchevique, n’ont pas reposé sur des formations marchant au pas cadencé, mais sur des actions plus flexibles et imprévisibles.
Galtier-Boissière argue que, malgré la marche impeccable de divers partis en Allemagne, leur succès n’était pas dû à leur marche au pas, mais à d’autres facteurs. Il évoque également les cadets américains, exemplaires dans leurs manœuvres mais jamais utilisés en guerre, pour souligner l’inutilité de cette discipline dans les véritables conflits.
Il aborde les possibles conflits futurs en France, notamment une guerre civile, et minimise l’importance du pas cadencé dans de tels scénarios. Selon lui, les éléments décisifs seraient l’armement des émeutiers et la loyauté des forces de police. Une troupe parfaitement alignée ne résisterait pas longtemps face à une mitrailleuse, et il reste à déterminer si les forces de l’ordre se rangeront du côté des manifestants ou des autorités.
L’article se termine sur une note ironique, en soulignant que les partis politiques font des avances à la garde mobile pour s’assurer de leur soutien en cas de conflit, mais la chaleur estivale incite plutôt à la détente sous les tonnelles qu’à l’action dans la rue. Galtier-Boissière se moque de l’attente prudente des partis, chacun espérant que l’autre déclenchera les hostilités en premier, tout en profitant de l’été pour repousser les combats à la rentrée.
Jean Galtier-Boissière utilise cet article pour ridiculiser l’obsession pour la discipline militaire stricte et le pas cadencé, qu’il considère inutiles et inefficaces dans les véritables conflits. À travers des exemples historiques et des réflexions sur la situation politique contemporaine, il démontre que la flexibilité, l’armement et les alliances sont bien plus importants que des marches impeccables.
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