N° 1106 du Canard Enchaîné – 8 Septembre 1937
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De nombreux torpillages ont eu lieu dans les eaux gouvernementales – On pense que c’est l’œuvre de Moscou – Dans son article du 8 septembre 1937, Pierre Bénard emploie la métaphore du torpillage pour critiquer les échecs et les attaques subies par diverses initiatives et politiques en France. Utilisant un ton satirique, il met en lumière l’instabilité politique et les obstacles rencontrés par les réformes du Front populaire et du gouvernement de l’époque. Bénard ouvre son article en comparant les actes de torpillage politique à des actes de piraterie, soulignant que ces attaques ne se limitent plus à des incidents isolés mais se produisent désormais jusque dans les « eaux gouvernementales ». Il établit ainsi un cadre où les initiatives politiques sont constamment sabotées.
L’auteur liste une série de « torpillages » symboliques :
– Torpillage de la Société des Nations (S.D.N.) : Il fait référence à l’échec de l’organisation internationale à maintenir la paix et à prévenir les conflits, avec des « victimes » comptées par dizaines de milliers.
– Torpillage du Cabinet Léon Blum : Bénard rappelle la chute du gouvernement de Léon Blum, où malgré l’attaque, les ministres ont réussi à se maintenir en place, soulignant la précarité et les menaces constantes auxquelles ils sont confrontés.
– Torpillages Divers : Les sabotages de politiques économiques et sociales telles que le carnet de coupons, les banques, les mesures contre les fraudeurs, la répression de la hausse illicite des prix, la retraite des vieux travailleurs, et le désarmement sont également mentionnés. Ces échecs accumulés illustrent un climat de désillusion et d’inefficacité.
Bénard évoque la difficulté à identifier le « mystérieux torpilleur ». Bien que le monocle de M. Caillaux ait été aperçu près des lieux des sinistres, aucune preuve formelle n’a été trouvée, laissant planer le doute et la suspicion. Cela représente les forces politiques et les personnalités qui sabotent les réformes pour leurs propres intérêts.
Pour tenter de remédier à cette situation, une conférence est envisagée, réunissant non seulement les partis du Front populaire mais aussi d’autres groupes politiques comme les démocrates populaires, l’Alliance démocratique, et la Gauche radicale. Bénard, avec une pointe d’ironie, mentionne l’invitation de figures comme Philibert Besson et Ferdinand Lop, soulignant l’élargissement peu sérieux et désespéré des consultations.
Bénard rapporte que M. Camille Chautemps et M. Georges Bonnet ont rédigé une note après une longue discussion sur ces torpillages. Cependant, en raison d’une « erreur d’acheminement », cette note a été adressée aux contribuables, symbolisant une communication gouvernementale confuse et inefficace.
Le Journal des Débats suggère que Moscou pourrait être à l’origine des torpillages, évoquant l’adage latin « Is fecit cui prodest » (celui qui en profite est celui qui l’a fait). Bénard explique que les Moscovites et les socialistes pourraient bénéficier d’un tel chaos, car il entraîne une annulation des augmentations salariales par la hausse des prix, ce qui nourrit le mécontentement et le désespoir parmi les travailleurs.
À travers cette satire mordante, Pierre Bénard critique l’instabilité politique et les sabotages incessants des réformes en France en 1937. La métaphore du torpillage illustre les attaques constantes contre les initiatives gouvernementales, reflétant un climat de désillusion, d’inefficacité, et de méfiance politique.
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