N° 1311 du Canard Enchaîné – 7 Novembre 1945
N° 1311 du Canard Enchaîné – 7 Novembre 1945
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Dans son article Oh ! Dites, que ça ne recommence pas ! publié le 7 novembre 1945 dans Le Canard Enchaîné, Pierre Bénard exprime son inquiétude quant à la nouvelle assemblée et la possibilité de voir les mêmes erreurs du passé se répéter.
Il commence par reconnaître les espoirs suscités par cette nouvelle assemblée, mais il fait part de ses craintes avec une pointe d’ironie. Bénard rappelle que les électeurs français votent à gauche depuis vingt ans, mais que chaque victoire électorale des partis de gauche a finalement abouti à un gouvernement de droite ou centriste. Il évoque les déceptions successives des électeurs après le cartel de 1924, le supercartel de 1932 et le Front populaire de 1936, qui ont tous conduit à des gouvernements opposés aux attentes des électeurs.
Bénard critique ensuite l’idée d’un « gouvernement à l’image du pays », qu’il considère comme une contradiction. Pour lui, un gouvernement qui rassemble toutes les opinions n’a plus d’opinions du tout, ce qui mène à la paralysie politique.
Il souligne que les partis communiste et socialiste détiennent la majorité absolue dans la nouvelle assemblée et que c’est à eux de diriger le gouvernement. Il accepte que le M.R.P. (Mouvement Républicain Populaire) participe au gouvernement, à condition que ce ne soit pas pour imposer son propre programme.
Bénard poursuit en commentant les déclarations de François Mauriac selon lesquelles le général de Gaulle n’accepterait pas qu’on lui impose un programme. Il critique l’idée que le programme socialo-communiste devrait être rejeté simplement parce qu’il ne plaît pas à de Gaulle. Bénard questionne le sens des élections si les électeurs choisissent des représentants pour faire une certaine politique mais qu’en même temps, un homme est désigné pour en réaliser une autre.
Il termine par une critique des vieilles pratiques politiques qui réapparaissent, telles que les commissions et sous-commissions, et exhorte la nouvelle assemblée à ne pas répéter les erreurs du passé. Selon lui, les reprises politiques coûtent aujourd’hui très cher, tant sur le plan financier que politique.
Cet article est une mise en garde contre le retour aux anciennes pratiques politiques et un appel à la cohérence et au changement réel dans la gestion du pays après les élections.
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