N° 1325 du Canard Enchaîné – 13 Février 1946
N° 1325 du Canard Enchaîné – 13 Février 1946
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Pierre Bénard, dans son article « A nos 529.000 lecteurs« , adresse avec un humour mordant et une ironie acerbe la censure et l’ingérence gouvernementale dans la presse française. En soulignant que le tirage d’un journal dépend désormais « du bon plaisir d’un ministre », il critique vivement le fait que la liberté de la presse soit mise à mal par des décisions politiques arbitraires.
L’article commence par un fait marquant : le Canard Enchaîné a atteint 529.000 lecteurs la semaine précédente, mais ce nombre pourrait chuter en raison de la censure exercée par M. Gaston Defferre, le secrétaire d’État chargé de l’Information. Bénard utilise ce point pour illustrer comment la diffusion d’un journal peut être manipulée, non par les préférences des lecteurs, mais par la volonté d’un ministre. Il décrit la saisie d’un numéro du journal, soulignant l’absurdité de la situation et la rapide rétractation de la décision, qui révèle la nature superficielle et capricieuse de cette censure.
L’auteur exprime des sentiments ambivalents envers Defferre, un voisin de bureau qu’il respecte pour son apparence impeccable et ses choix vestimentaires, tout en déplorant son rôle dans la restriction de la presse. Cette dualité ajoute une touche personnelle et sarcastique au texte, accentuant l’absurdité de la situation.
Bénard évoque également l’ironie d’être sanctionné pour avoir continué à paraître pendant une grève des rotativistes, ce qui, selon lui, est interprété à tort comme une infraction aux décisions gouvernementales sur le blocage des prix. Il met en lumière l’incohérence et l’hypocrisie de telles mesures en citant l’augmentation simultanée des prix du tabac et des chemins de fer par le gouvernement.
Le commentaire de Bénard culmine en une critique de l’interventionnisme excessif et des menaces à la liberté de la presse, affirmant qu’un ministre ne devrait pas avoir le pouvoir de ralentir ou d’empêcher la diffusion d’un journal. Il conclut en s’adressant directement à Defferre, non en tant que ministre mais comme un voisin, appelant à la raison et à la défense des principes républicains.
En résumé, l’article de Pierre Bénard est un puissant plaidoyer pour la liberté de la presse, utilisant l’humour et l’ironie pour dénoncer la censure et les abus de pouvoir politiques, tout en appelant à un retour aux valeurs démocratiques fondamentales.
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