Ambiance 39 – L’article satirique de Pierre Bénard, publié dans Le Canard Enchaîné du 15 mai 1946, se moque de manière ironique de la nostalgie et de la glamourisation des années précédant la Seconde Guerre mondiale, en particulier dans les annonces publicitaires pour les stations balnéaires et thermales comme Aix-les-Bains.

Bénard commence par souligner la façon dont les agents de publicité embellissent le passé, en affirmant que la même ambiance qu’en 1939 est toujours présente. Il commente sarcastiquement que peut-être c’était le bon temps, et que pour l’ambiance, c’était certainement une période spécifique.

Il évoque ensuite divers événements et personnages de l’époque, tous enveloppés dans une aura de nostalgie artificielle. À Deauville, par exemple, il mentionne Corinne Luchaire se promenant avec un parlementaire anglais et Otto Abetz étant l’invité d’honneur d’un marquis du champagne. Ces détails sont présentés avec une ironie palpable, soulignant le contraste entre la superficialité des plaisirs mondains et la réalité troublante de la montée des tensions avant la guerre.

Bénard fait également référence à des figures politiques comme Edouard Daladier et Paul Reynaud, chacun illustrant différentes attitudes et réflexions de l’époque. Il se moque subtilement de la confiance naïve dans la ligne Maginot et de l’insouciance avant les développements plus sinistres qui ont suivi.

Enfin, l’article conclut en remerciant ironiquement ceux qui tentent de ramener cette « charmante ambiance » du passé, soulignant que ces souvenirs sont teintés de superficialité et d’une vision rétrospective souvent déconnectée de la réalité historique.

En somme, l’article de Bénard utilise l’ironie pour critiquer la tendance à idéaliser le passé, en particulier une période aussi troublée et incertaine que celle juste avant la Seconde Guerre mondiale, tout en soulignant les contradictions et les illusions de cette perspective nostalgique.