Dans l’article « Une bonne solution » publié le 30 octobre 1946 dans Le Canard Enchaîné, Pierre Bénard use de son style satirique pour critiquer la politique d’importation du gouvernement français. Il commence par observer que malgré la diversité et l’abondance relative des produits en France, le gouvernement décide d’acheter à l’étranger ce qui est déjà disponible dans le pays. Cette décision est présentée de manière sarcastique comme une initiative qui, bien que ne nourrissant pas le peuple, parvient à le divertir.

Bénard étend sa critique à la qualité des ministres en place. Il fait remarquer que, tout comme les denrées alimentaires, les ministres compétents sont rares et qu’on trouve souvent des remplaçants de qualité inférieure, qu’il appelle des « ersatz ». Il propose ironiquement d’importer des ministres étrangers, suggérant des candidats potentiels venant des États-Unis, d’Angleterre, de Russie, d’Allemagne, ou même de régions exotiques comme Tombouctou, La Mecque ou le Vatican.

L’idée d’un « ministère des cinq continents » est proposée comme une solution qui ferait « plus riche ». Bénard souligne le paradoxe de vouloir à tout prix des ministres français alors que leur compétence n’est pas garantie, concluant avec une note d’ironie sur le caractère « plus franc » de sa proposition.

Avec ce texte, Bénard critique non seulement la politique d’importation du gouvernement, mais aussi l’incapacité perçue des ministres français à gérer efficacement le pays. Il utilise l’humour et la satire pour souligner les incohérences et les absurdités dans la gestion gouvernementale, offrant ainsi une réflexion mordante sur la politique française de l’époque.