N° 1402 du Canard Enchaîné – 3 Septembre 1947
N° 1402 du Canard Enchaîné – 3 Septembre 1947
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« PAS PRESSES DE RENTRER » – Les Parisiens ont bien entendu l’appel de Ramadier, et pris connaissance avec beaucoup d’intérêt du vaste programme de réjouissances qui les attendait : moins de pain, guère de bifteck, plus de beurre, pas du tout d’essence, et les feuilles d’impôt dans les boîtes aux lettres. Pris d’un véritable mal du pays à rebours, ils se sont rués aussitôt vers les gares pour y faire annuler leur billet de retour. C’est un fait indiscutable, en foule, par familles entières, les estivants ne rentrent pas ! A Saint-Lazare le hall d’arrivée, vers 10 heures du matin, ressemble de façon étonnante au désert de Lybie. Par contre, des milliers de télégrammes affluent vers la capitale : « Envoyez passe-montagne et souliers de ski, prolongeons le séjour jusqu’à Pâques… ON FERME ! ON FERME ! »
« ON FERME… ON FERME ! » – La première heure du premier jour de septembre a marqué la fermeture hermétique de la saison à Deauville. Maintenant, la station normande est livrée aux voiries qui remettent de l’ordre. De lourdes bennes basculantes ramassent chaque tonne de vestiges de la haute élégance cosmopolite. Les services de récupération donnent des statistiques : 10 228 kilos de notes d’hôtel, qui seront traités pour récupérer tout le sel qu’elles contiennent, 92 741 billets doux, dont 47 sincères, 7 514 demandes en mariage sans conséquence, 18 302 shorts inoccupés, 623 162 systèmes pour faire fortune à la roulette. « On ferme… On ferme ! »
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