La Noix d’honneur du « Canard »

Dans quelques jours, l’anno santo commence à Rome. À Moscou elle bat déjà son plein.

Les hosannas du monde communiste répondent à ceux du monde catholique, de sorte qu’en cette fin du demi-siècle, la moitié de l’humanité est prosternée, la face contre terre.

Dominus vobiscum…

Oyez comment dans le Pélerin… pardon, dans l’Humanité-Dimanche, M. Gaston Monmousseau nous parle de son bon Dieu :

« …De là à parler aisément de Joseph Staline, j’ai conscience que le sujet me dépasse, qu’il est hors de ma mesure, et que pourtant il me faut en parler… »

« Or il est difficile d’en parler sans passion, la passion risque toujours, en de tels cas, de s’exprimer en termes qui peuvent passer pour de la flagornerie et Staline a horreur de la flagornerie, ce qui est le propre des hommes réellement supérieurs… »

(A noter que tout ce numéro de « l’Humanité-Dimanche » est un monument de flagornerie. Si Staline n’aime pas ça, il est servi.)

M. Monmousseau poursuit :

« Et tout cela se cache sous les apparences d’un homme ordinaire… »

« C’est déconcertant que Staline ait l’apparence d’un homme ordinaire, mais c’est ainsi… »

Voilà… c’est tout.
M. Monmousseau voudra bien accepter la noix d’honneur du Canard, qu’il a bien mérité cette semaine.