« Les films du nouveau demi-siècle – Le Roi du Bla-bla-bla contre le Roi des Camelots » – Cet article de Tréno, publié dans Le Canard enchaîné du 17 janvier 1951, illustre de manière satirique la rivalité entre les grandes puissances de l’époque, symbolisées par deux figures, que l’on peut interpréter comme Harry Truman et Joseph Staline.

Le « Roi du Bla-bla-bla », avec son discours fluide et séduisant, semble faire référence à Truman, le président américain, souvent critiqué pour ses longs discours et ses promesses répétitives. Ce personnage incarne la rhétorique démocratique de l’Ouest, celle des valeurs de liberté et de justice, mais qui, selon Tréno, ne se traduit pas toujours par des actions concrètes. Ce vendeur de « bonheur » paraît offrir des solutions abstraites, avec des effets exagérés, illustrant une diplomatie pleine de mots mais sans grand résultat.

En face de lui, le « Roi des Camelots », qui pourrait bien représenter Staline, s’inscrit dans un registre plus direct, celui de la propagande communiste. Le « camelot » est un vendeur de rue, promettant des solutions miraculeuses et rapides, un écho aux promesses soviétiques d’émancipation et de libération à travers le communisme. Ce personnage tente de vendre un bonheur « immédiat », mais tout aussi illusoire.

Le dessin appuie cette analyse : d’un côté, on trouve les longues tirades politiques de Truman, et de l’autre, les promesses simplistes mais trompeuses de Staline. Tréno semble critiquer ici la vacuité des promesses des deux camps pendant la Guerre froide, en montrant que les deux leaders rivalisent pour séduire le peuple, mais avec des méthodes qui mènent toutes deux à des désillusions.

En résumé, cet article et son dessin jouent avec la satire pour montrer que, quel que soit le camp, les discours politiques d’alors ne faisaient qu’enjoliver des situations complexes et souvent peu avantageuses pour les peuples.