N° 1820 du Canard Enchaîné – 7 Septembre 1955
N° 1820 du Canard Enchaîné – 7 Septembre 1955
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Cet article intitulé « L’homme à la Cadillac », signé par Morvan Lebesque et publié dans Le Canard enchaîné du 7 septembre 1955, est un véritable réquisitoire contre l’indifférence humaine et la déshumanisation de la société moderne. À travers une anecdote tragique, l’auteur dénonce le détachement et l’inhumanité des comportements face à la souffrance.
L’histoire commence à Avignon, où un enfant est renversé par une imposante voiture américaine, une Cadillac. Lebesque décrit avec minutie et une indignation à peine voilée l’attitude du conducteur, un homme qui, malgré l’horreur de la situation, reste d’un calme glacé et parfaitement détaché. Ce dernier accomplit mécaniquement les « formalités d’usage » sans montrer la moindre compassion pour la victime ou sa famille. L’attitude du conducteur, qui termine en tendant une carte avec l’adresse de son assurance avant de repartir comme si de rien n’était, symbolise pour l’auteur une société où l’indifférence règne en maître.
Lebesque s’interroge ensuite sur ce que cet homme pourrait penser de lui-même, et pousse la réflexion sur l’indifférence collective face aux drames humains. Il relie cette insensibilité à des événements plus vastes et tragiques de l’histoire contemporaine, évoquant les massacres, les guerres, les camps de concentration, ou encore les crimes économiques et politiques. Le parallèle entre ces grandes tragédies et la froideur du conducteur est lourd de sens : il pointe une déconnexion entre les actions quotidiennes et leurs conséquences humaines.
Dans une conclusion percutante, Lebesque établit un contraste entre l’époque contemporaine et une autre anecdote historique, celle d’un ouvrier nantais, victime d’un accident ferroviaire il y a quatre-vingts ans. À travers cette comparaison, il exprime sa préférence pour les anciens bourreaux, brutaux mais sincères, par opposition à l’élégance froide et impersonnelle des « assassins modernes ».
Cet article est un vibrant plaidoyer pour une société où l’émotion et l’empathie ne seraient pas évacuées au profit de procédures et de formalismes. Par son style percutant et son regard lucide, Lebesque interpelle ses lecteurs sur la nécessité de retrouver un sens profond des responsabilités humaines.
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