N° 1851 du Canard Enchaîné – 11 Avril 1956
N° 1851 du Canard Enchaîné – 11 Avril 1956
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Dans « La peur, Éminence… », Morvan Lebesque
entreprend un dialogue aussi ironique que profond avec les autorités ecclésiastiques sur la question algérienne.
L’article s’articule autour des déclarations de deux prélats français, et en particulier du cardinal Saliège, qu’il critique pour son analyse simpliste du conflit en Algérie.
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Lebesque pointe d’abord la réduction de la guerre d’Algérie à une question de peur. Pour le cardinal, les révoltés agissent par terreur et la paix viendra quand ils seront apaisés par la civilisation. Avec son habituelle plume acérée, l’auteur raille cette vision paternaliste et simpliste, la qualifiant d’indigne d’un homme d’Église. Il va jusqu’à comparer cette rhétorique à celle d’un « écolier de sixième », mettant en lumière l’absence de profondeur d’analyse.
L’auteur, dans un second temps, étend sa réflexion sur la peur. Il montre comment celle-ci transcende les simples relations colonisés-colonisateurs pour devenir un moteur universel des conflits humains. À travers une série d’images frappantes — des familles françaises redoutant pour leurs fils au front, des travailleurs nord-africains interdits de retour au pays — Lebesque illustre la généralisation de cette peur, qui consume également la métropole. Cette approche, à la fois sociologique et humaine, donne au texte une portée bien au-delà de la guerre d’Algérie.
La conclusion, teintée d’une certaine amertume, exhorte l’Église à ne pas se limiter à de vaines généralités. Lebesque plaide pour un engagement moral, un dépassement des logiques de domination, afin de rendre justice à un conflit qui, selon lui, dépasse largement les peurs individuelles pour refléter un bouleversement historique profond.
Cet article est une démonstration éclatante du talent de Lebesque : en mêlant ironie mordante et réflexion philosophique, il invite ses lecteurs à dépasser les simplifications et à considérer la complexité humaine et politique de la guerre d’Algérie.
- GRACE KELLY OU LA PRINCESSE MONNAIE CASQUE -





