Le Canard arbitre les passes d’armes de la IVe

Un ministère « de jeûne », des ministres en short, et des parcmètres en folie

Dans cette une du Canard enchaîné du 19 juin 1957, le journal satirique offre un florilège de piques bien senties à une IVe République à bout de souffle. La lutte de succession à Matignon, entre Bourges-Maunoury et Félix Gaillard, devient un match de tennis caricatural arbitré par un Guy Mollet aussi dépassé que les institutions. Un duel résumé dans un grand titre ironique : « Enfin un ministère de jeûne ! », où l’on ne sait plus très bien s’il s’agit d’une question d’âge ou de disette politique.

Révisions pour tout le monde

Écoliers comme gouvernants sont sommés de réviser. Le Canard, pince-sans-rire, délivre même ses « conseils en forme de révision », destinés aussi bien aux élèves qu’aux élus de la République. Quant à la rubrique « Courte et bonne », elle épingle les ambitions démesurées des centristes de coalition qui « n’ont que leur foi à offrir ».

La République stationne en double file

Dans un autre encart mordant, les projets de répression du stationnement à Paris sont tournés en dérision dans une planche où M. Moch (Ministre des Affaires étrangères) s’offre un ticket de stationnement… au Matignon Palace.

Des robots, de l’Atlas, et toujours Bacri

Cerise sur le gâteau : un article d’anticipation satirique signé A. Breffort évoque l’arrivée des « robots » dans le paysage politique. Quant à Roland Bacri, il tire sur les filets d’une pêche peu miraculeuse, dans sa chronique pleine de doubles sens : « Péchi-pécha ».