N° 2500 du Canard Enchaîné – 25 Septembre 1968
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Le Premier ministre et la barricade : incompatibles ?
Quand Couve s’exprime à la télé… sans s’enflammer
Dans cet article au titre tranchant — Couve tel qu’en lui-même la télé le change — R. Tréno croque avec précision un Maurice Couve de Murville engoncé dans la retenue, au point de paraître presque offusqué par l’idée même de Mai 68. Le nouveau Premier ministre n’aime ni les barricades, ni les étudiants qui y descendent… surtout si ce sont ses propres filles ! Tréno ironise sur le huguenot peu porté à la révolte, homme de l’ordre, du « réalisme », et de la réforme… à reculons. Même lorsqu’il parle de l’arme nucléaire, Couve reste d’un flegme confondant : « La force nucléaire ne pose pas une charge excessive. » L’auteur décortique avec jubilation cette langue d’État à froid, où même les C.R.S. licenciés deviennent un simple « dossier à résoudre ». Un portrait de technocrate inoxydable, qui, sans Mai, n’aurait peut-être jamais atteint Matignon.
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