Expédition de votre Canard enchainé

EXPEDITION SOUS 24H

Envoi soigné de votre Canard enchainé

ENVOI SOIGNÉ

Paiement sécurisé pour l'achat de votre Canard enchainé

PAIEMENTS SÉCURISÉS

Livraison offerte de votre Canard enchainé à partir de 15€ de commande

LIVRAISON OFFERTE À PARTIR DE 15€

Paiement sécurisé pour l'achat de votre Canard enchainé

PAIEMENTS SÉCURISÉS

N° 280 du Canard Enchaîné – 9 Novembre 1921

N° 280 du Canard Enchaîné – 9 Novembre 1921

79,00 

En stock

Visite au Salon d’Automne

Quand Le Canard enchaîné visite le Salon d’Automne, ce n’est pas pour chanter les louanges des peintres officiels. Jean Varé s’y promène en caricaturiste, raillant les nus « à l’envers », les symbolismes laborieux et les excès cubistes. Mais derrière la moquerie, c’est tout un climat artistique qui se dessine : celui d’un après-guerre où Picasso, Léger, Lhote ou encore les suédois Grünwald et Isaac tentent d’imposer leurs visions face aux académismes. Le Salon devient alors un champ de bataille esthétique, et Le Canard en chronique l’absurdité avec jubilation.

Le dernier scandale, dessin de MatA la manière de Van Dongen, dessin de Pruvost.

Couac ! propose ses canards de 3 façons au choix

En stock

Canard au naturel
Canard en chemise

Chaque numéro ou journal anniversaire, peut être inséré dans une pochette cadeau au choix, d’un très beau papier pur coton, comportant une illustration originale spécialement réalisée pour COUAC ! par Fabrice Erre ou Laurent Lolmede, ou pour les premiers lecteurs du Canard Enchainé par Lucien Laforge.

Cette pochette cadeau assure aussi une conservation optimale du journal : un papier au PH neutre limitant la dégradation des vieux journaux sur la durée.

Décliné en 4 pochettes originales (Gratuite)
Pochette offerte pour toutes éditions d’un prix supérieur à 59€
Visualiser les illustrations en cliquant sur le nom des auteurs

Canard laqué

Enchâssé entre deux feuilles d’acrylique (plexiglass extrudé*) il s’exposera aux regards sous son plus beau jour.

Les propriétés anti-UV de ce plexiglass de 2 mm lui assureront une conservation optimale limitant le jaunissement.

Le maintien entre les deux plaques, avec 8 petites pinces nickelées, supprime la vue des plis ainsi que leurs effets indésirables. Les marges autour du journal sont de 2 cm et sont ajustées au format de l’édition, qui a varié au fil des décennies.

*Transparence, légèreté, résistance aux chocs et aux UV

Cette présentation est déclinée en 2 options :

Plexi transparent (30€) servant de fond, plus discret mais élégant il permet aussi la vision de la dernière page du journal.
Plexi noir (35€) servant de fond, il met en valeur la teinte et le format du journal, s’harmonisant parfaitement avec les encres noires de la page.

Le 9 novembre 1921, Le Canard enchaîné consacre une longue chronique illustrée au Salon d’Automne, sous la plume et le crayon de Jean Varé. L’article est à la fois une promenade dans les allées de l’exposition et une charge humoristique contre les excès – ou les prétentions – des artistes modernes.

Dès l’entrée, le ton est donné : on ironise sur les peintres spécialisés dans les nus acrobatiques, « jambes en l’air », avant de poursuivre vers les toiles cubistes et les compositions géométriques. Chaque tableau devient prétexte à un bon mot : un portrait renversé est qualifié de « gymnastique picturale », une toile religieuse se transforme en allégorie de cabaret, un « Départ » chevaleresque est comparé à l’âne de Buridan. L’humour repose sur l’exagération, le double sens et la réduction des ambitions artistiques à des images triviales.

Mais derrière le rire perce un témoignage précieux sur le contexte artistique des années 1920. Le Salon d’Automne, fondé en 1903, est depuis sa création un espace d’avant-garde, où se sont révélés Matisse, Braque ou encore les cubistes. En 1921, il continue d’accueillir les grands noms de la modernité : Fernand Léger, dont les figures massives de béton armé intriguent autant qu’elles déroutent ; André Lhote, figure du cubisme synthétique, croqué ici comme un moraliste biblique ; ou encore Isaac Grünewald, représentant de l’expressionnisme suédois.

Jean Varé, fidèle à l’esprit du Canard, ne se contente pas de moquer. Il souligne aussi, par contraste, la distance entre les discours académiques et l’exubérance de la création moderne. Le texte évoque avec humour « les cheveux blancs » des jeunes artistes qui, malgré leur âge, continuent d’affirmer qu’ils « ne sont pas à vendre ». Une pique contre les compromissions marchandes, mais aussi une façon de rappeler que le Salon reste, au moins dans ses marges, un bastion de liberté artistique.

Ce commentaire prend place dans un moment clé : l’immédiat après-guerre. Alors que la société française panse ses plaies, l’art cherche à réinventer le langage visuel. Le cubisme, le futurisme, le retour à l’ordre classique coexistent dans un foisonnement parfois déroutant. La presse satirique, et Le Canard en particulier, sert de relais critique : en ridiculisant les excès, elle participe à démocratiser le débat esthétique et à rappeler que, derrière les grands mots, il y a aussi de grands travers.

Ainsi, cette « visite au Salon d’Automne » par Jean Varé est bien plus qu’une chronique moqueuse. C’est un instantané de la vie culturelle de 1921, un regard amusé mais lucide sur un champ artistique en pleine effervescence. À travers ses traits et ses mots, le dessinateur du Canard immortalise une époque où l’art, comme la société, oscillait entre reconstruction et bouleversement.