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N° 311 du Canard Enchaîné – 14 Juin 1922

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79,00 

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Catastophe financière et maritime

Avant même son lancement officiel l’ « Amprun » fait naufrage, par Victor Snell

Quand l’“Amprun” prend l’eau, c’est tout un système qui chavire : dans son numéro du 14 juin 1922, Le Canard enchaîné raille un emprunt d’État promis à la gloire et coulé avant son lancement. Une fable maritime et financière où le naufrage d’un navire fictif illustre la faillite bien réelle des finances publiques françaises.

Couac ! propose ses canards de 3 façons au choix

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Canard au naturel
Canard en chemise

Chaque numéro ou journal anniversaire, peut être inséré dans une pochette cadeau au choix, d’un très beau papier pur coton, comportant une illustration originale spécialement réalisée pour COUAC ! par Fabrice Erre ou Laurent Lolmede, ou pour les premiers lecteurs du Canard Enchainé par Lucien Laforge.

Cette pochette cadeau assure aussi une conservation optimale du journal : un papier au PH neutre limitant la dégradation des vieux journaux sur la durée.

Décliné en 4 pochettes originales (Gratuite)
Pochette offerte pour toutes éditions d’un prix supérieur à 59€
Visualiser les illustrations en cliquant sur le nom des auteurs

Canard laqué

Enchâssé entre deux feuilles d’acrylique (plexiglass extrudé*) il s’exposera aux regards sous son plus beau jour.

Les propriétés anti-UV de ce plexiglass de 2 mm lui assureront une conservation optimale limitant le jaunissement.

Le maintien entre les deux plaques, avec 8 petites pinces nickelées, supprime la vue des plis ainsi que leurs effets indésirables. Les marges autour du journal sont de 2 cm et sont ajustées au format de l’édition, qui a varié au fil des décennies.

*Transparence, légèreté, résistance aux chocs et aux UV

Cette présentation est déclinée en 2 options :

Plexi transparent (30€) servant de fond, plus discret mais élégant il permet aussi la vision de la dernière page du journal.
Plexi noir (35€) servant de fond, il met en valeur la teinte et le format du journal, s’harmonisant parfaitement avec les encres noires de la page.

À la une du 14 juin 1922, Victor Snell s’amuse à chroniquer une catastrophe maritime d’un genre très particulier : le naufrage de l’“Amprun”. Le dessin  de Guilac montre un navire chaviré, des passagers se débattant dans les flots et un coffre-fort flottant parmi les débris. L’affaire prête à sourire, mais l’allusion est limpide : Amprun = emprunt. Ce n’est pas un bateau qui coule, mais bien les finances publiques françaises.

Au sortir de la guerre, la République multiplie les grands appels à l’épargne nationale. Depuis 1915, les emprunts de guerre sont vantés par une propagande à grand renfort d’affiches patriotiques : épargner, c’est soutenir les poilus et sauver la France. Mais en 1922, la réalité est moins glorieuse : la dette est abyssale, les contribuables sont pressurés, et les sommes levées semblent s’évaporer aussi vite qu’elles sont collectées.

En transposant ces opérations financières dans l’image d’un navire flambant neuf promis au naufrage, le Canard pointe l’absurdité du système. L’Amprun, nous dit-on, devait aller loin, mais il chavire dès son lancement : “si les petits cochons ne le mangent pas…”, glisse ironiquement Poincaré dans le récit. Résultat, il ne reste qu’un coffre-fort vide flottant à la surface. L’image est cruelle : l’épargne des Français s’est noyée, seuls survivent les symboles creux.

Ce naufrage satirique illustre à merveille la défiance du journal envers les politiques financières de l’après-guerre. Derrière la plaisanterie maritime, il y a une critique profonde : l’argent public est englouti par une machine étatique inefficace, les sacrifices des contribuables se traduisent par un fiasco, et la promesse de rendement se mue en gouffre.

En filigrane, l’article traduit aussi l’esprit d’une époque : celle où l’opinion publique commence à douter des promesses de Versailles et de la capacité de la France à faire payer l’Allemagne. À défaut de réparations, on presse encore un peu plus le citoyen contribuable, invité à “investir” dans des emprunts qui ressemblent à des épaves.

Avec l’Amprun, Snell déploie tout l’art du Canard enchaîné : un calembour simple, une métaphore filée et une mise en scène graphique qui transforme une réalité austère en naufrage burlesque. Mais derrière le rire se devine une angoisse collective : la crainte que la République, à force de lancer des emprunts précaires, finisse elle aussi par chavirer.