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N° 509 du Canard Enchaîné – 31 Mars 1926

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Comment les Parisiens apprirent la tragique nouvelle – Les transparents de l’Écho de Paris

À la une du Canard enchaîné du 31 mars 1926, une chronique savoureuse raconte comment les Parisiens ont appris « la tragique nouvelle » : la défaite électorale des candidats de droite, Kerillis et Reynaud, face à Duclos et Fournier. Entre ironie et désespoir feint, le journal se moque de la réaction du camp nationaliste, massé sous les fenêtres de L’Écho de Paris pour guetter les résultats projetés sur des transparents lumineux. Illustré par Guilac, l’article transforme cette veillée politique en pantomime grotesque : la bourgeoisie consternée face à ses illusions qui s’éteignent — littéralement — dans la nuit électorale.

Couac ! propose ses canards de 3 façons au choix

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Canard au naturel
Canard en chemise

Chaque numéro ou journal anniversaire, peut être inséré dans une pochette cadeau au choix, d’un très beau papier pur coton, comportant une illustration originale spécialement réalisée pour COUAC ! par Fabrice Erre ou Laurent Lolmede, ou pour les premiers lecteurs du Canard Enchainé par Lucien Laforge.

Cette pochette cadeau assure aussi une conservation optimale du journal : un papier au PH neutre limitant la dégradation des vieux journaux sur la durée.

Décliné en 4 pochettes originales (Gratuite)
Pochette offerte pour toutes éditions d’un prix supérieur à 59€
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Canard laqué

Enchâssé entre deux feuilles d’acrylique (plexiglass extrudé*) il s’exposera aux regards sous son plus beau jour.

Les propriétés anti-UV de ce plexiglass de 2 mm lui assureront une conservation optimale limitant le jaunissement.

Le maintien entre les deux plaques, avec 8 petites pinces nickelées, supprime la vue des plis ainsi que leurs effets indésirables. Les marges autour du journal sont de 2 cm et sont ajustées au format de l’édition, qui a varié au fil des décennies.

*Transparence, légèreté, résistance aux chocs et aux UV

Cette présentation est déclinée en 2 options :

Plexi transparent (30€) servant de fond, plus discret mais élégant il permet aussi la vision de la dernière page du journal.
Plexi noir (35€) servant de fond, il met en valeur la teinte et le format du journal, s’harmonisant parfaitement avec les encres noires de la page.

Le 31 mars 1926, Le Canard enchaîné publie à la une un chef-d’œuvre de satire politique : « Comment les Parisiens apprirent la tragique nouvelle ». Le titre, faussement dramatique, annonce la chute des candidats nationalistes Henri de Kérillis et Paul Reynaud, battus lors d’élections partielles à Paris par les républicains de gauche Duclos et Fournier. L’article, anonyme mais d’une ironie très maîtrisée, décrit la scène comme une tragédie d’opérette : sur la place de l’Opéra, la droite mondaine attend la victoire, les yeux rivés sur les panneaux lumineux de L’Écho de Paris. Et peu à peu, les chiffres, projetés à la manière d’un spectacle, s’effacent dans la nuit — avec les illusions des électeurs conservateurs.

La narration, au ton mi-épique mi-désabusé, emprunte au registre dramatique pour mieux tourner la défaite en ridicule. On y lit : « Ce drame — car c’est vraiment un drame pour les patriotes — peut se résumer dans l’histoire vécue des transparents de la place de l’Opéra. » Les « transparents » en question, ces projections lumineuses sur la façade du grand quotidien de droite, symbolisent le triomphe attendu du nationalisme parisien. Mais au fil des heures, les lettres se brouillent, les chiffres deviennent « de plus en plus petits », et le transparent finit par ne plus rien transparaître. L’illusion du pouvoir, littéralement, s’éteint.

Guilac, qui illustre la scène, renforce cette théâtralité en croquant les foules massées devant l’immeuble : messieurs en chapeau melon, dames en manteau, curés inquiets — toute la bourgeoisie de l’Opéra médusée devant la défaite. Le dessin final, où la façade sombre dans le noir, souligne le gag visuel : les lampions s’éteignent, la comédie s’achève.

Le Canard excelle ici dans l’art du contre-champ. Tandis que L’Écho de Paris s’apprêtait à célébrer une victoire, son propre public devient objet de moquerie. Le texte regorge d’allusions mordantes : la mention du Matin et de son « avion à fusées de couleur », utilisé jadis pour annoncer les victoires sportives, souligne combien la politique s’est transformée en spectacle médiatique. L’article raille aussi la grandiloquence patriotique de la droite : les ligues citées — Ligue civique, Action française, Faisceau de Valois — se retrouvent grotesquement unies dans la défaite, incapables de comprendre comment le peuple a voté autrement que prévu.

Historiquement, cette scène s’inscrit dans un climat d’extrême tension politique. La France du printemps 1926 est secouée par la crise financière et la désunion du Cartel des gauches. À droite, les ligues nationalistes multiplient les manifestations contre le parlementarisme. Le Canard enchaîné se délecte de cette défaite symbolique : celle d’un Paris bourgeois persuadé d’incarner la nation, et qui découvre, consterné, que les urnes lui échappent.

La chute de l’article résume tout le ton du journal :

« C’est à Berlin qu’on illuminait ! »
En une phrase, tout bascule : le patriotisme outrancier de la droite vire au grotesque, ses illusions de grandeur s’effondrent dans le noir. La lumière s’est éteinte place de l’Opéra — mais dans les colonnes du Canard, la satire, elle, brille de tout son éclat.