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N° 582 du Canard Enchaîné – 24 Août 1927

N° 582 du Canard Enchaîné – 24 Août 1927

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Le Canard présente quelques aspects du fameux serpent de mer

Le 24 août 1927, sous la plume de Drégerin, Le Canard enchaîné s’amuse des “serpents de mer” médiatiques qui agitent la presse pendant l’été. Sous le titre « Le Canard présente quelques aspects du fameux serpent de mer », le journal parodie les manchettes sensationnalistes de ses confrères : assassinat de Trotsky, Kaiser apprenant le bilboquet, plésiosaure capturé en Uruguay… Entre fausses dépêches et vraies moqueries, le Canard dresse un inventaire comique de la presse en vacances, où l’information cède la place à l’imagination. Une satire du vide médiatique devenue, un siècle plus tard, d’une mordante actualité.

Injustice est faite, dessin de Grove (Exécution de Sacco et Vanzetti) – Ah ! mais… , American legion, Mauvaise affaire, dessins de Mat

Couac ! propose ses canards de 3 façons au choix

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Canard au naturel
Canard en chemise

Chaque numéro ou journal anniversaire, peut être inséré dans une pochette cadeau au choix, d’un très beau papier pur coton, comportant une illustration originale spécialement réalisée pour COUAC ! par Fabrice Erre ou Laurent Lolmede, ou pour les premiers lecteurs du Canard Enchainé par Lucien Laforge.

Cette pochette cadeau assure aussi une conservation optimale du journal : un papier au PH neutre limitant la dégradation des vieux journaux sur la durée.

Décliné en 4 pochettes originales (Gratuite)
Pochette offerte pour toutes éditions d’un prix supérieur à 59€
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Canard laqué

Enchâssé entre deux feuilles d’acrylique (plexiglass extrudé*) il s’exposera aux regards sous son plus beau jour.

Les propriétés anti-UV de ce plexiglass de 2 mm lui assureront une conservation optimale limitant le jaunissement.

Le maintien entre les deux plaques, avec 8 petites pinces nickelées, supprime la vue des plis ainsi que leurs effets indésirables. Les marges autour du journal sont de 2 cm et sont ajustées au format de l’édition, qui a varié au fil des décennies.

*Transparence, légèreté, résistance aux chocs et aux UV

Cette présentation est déclinée en 2 options :

Plexi transparent (30€) servant de fond, plus discret mais élégant il permet aussi la vision de la dernière page du journal.
Plexi noir (35€) servant de fond, il met en valeur la teinte et le format du journal, s’harmonisant parfaitement avec les encres noires de la page.

Dans son édition du 24 août 1927, Le Canard enchaîné consacre sa une à un genre journalistique immuable : celui du “serpent de mer”. Sous la signature de Drégerin — pseudonyme du journaliste André Guérin, alors jeune chroniqueur —, le journal offre une parodie réjouissante des “grandes nouvelles” de la presse quotidienne pendant la torpeur estivale.

Le titre donne le ton : « Le Canard présente quelques aspects du fameux serpent de mer ». L’expression, déjà populaire à l’époque, désigne ces sujets récurrents, spectaculaires et creux, qui reviennent chaque été meubler les colonnes des journaux. À une époque sans radio continue ni télévision, la presse écrite rivalise d’imagination pour attirer le lecteur. Le Canard s’en empare avec gourmandise, livrant une compilation fictive de “dépêches” absurdes : l’assassinat de Trotsky, Guillaume II prenant des leçons de bilboquet à Doorn, ou encore la capture d’un plésiosaure en Uruguay.

Dès les premières lignes, Drégerin plante le décor : “La belle saison des vacances bat décidément son plein. On ne s’en douterait peut-être pas au spectacle de la plage de Deauville…” Le ton faussement grave, les datelines inventées (“Kowno, 23 août”, “Montevideo, 23 août”) et les formules toutes faites imitent à la perfection le style télégraphique des grands journaux. Chaque “nouvelle” pousse la dérision un peu plus loin : Trotsky aurait été “révolversé” par le Guépéou ; le Kaiser, reconverti dans le bilboquet, “reprend espoir” pour les monarchistes allemands ; des “trappeurs uruguayens” auraient capturé un plésiosaure “à trois pattes”. Le trait est appuyé, mais le ton reste feutré : la caricature est d’autant plus mordante qu’elle se déguise en reportage.

L’intention du Canard dépasse la simple plaisanterie. En moquant ces “fausses nouvelles” avant la lettre, Guérin dénonce le vide de la grande presse, incapable de s’affranchir du sensationnel. L’article s’ouvre d’ailleurs sur une pique bien sentie : “L’Europe nous envie sauf peut-être à cet égard toute espèce d’indiscrétion.” Autrement dit, la presse française brille davantage par sa propension à inventer que par sa capacité à informer.

La parodie vise autant la presse bourgeoise (Le Matin, Le Journal, Le Temps) que les habitudes de consommation médiatique. Le lecteur, complice du Canard, est invité à reconnaître les tics du feuilleton d’actualité : les dépêches improbables venues d’Orient, les animaux fabuleux, les faux mystères politiques. Guérin pousse l’ironie jusqu’à promettre “une série de télégrammes de derrière les fagots sur la mort de Clemenceau ou sur le départ de Poincaré”. C’est tout le principe du serpent de mer : une rumeur qui se nourrit d’elle-même, sans jamais mourir.

L’article s’inscrit dans une longue tradition de Canard enchaîné moqueur envers la presse “sérieuse”. Depuis sa fondation, le journal satirique s’emploie à “brûler la grande presse” — selon son propre surtitre —, c’est-à-dire à la dénoncer par la dérision plutôt que par le pamphlet. Ici, la démonstration est parfaite : un pastiche d’autant plus drôle qu’il sonne vrai.

En 1927, à l’heure où la France s’offre une trêve estivale après les tensions politiques du printemps, le Canard rappelle que la désinformation n’est pas née d’hier. Le serpent de mer, qu’il soit bilboquet ou plésiosaure, continue d’étendre ses anneaux jusque dans nos étés contemporains.