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N° 626 du Canard Enchaîné – 27 Juin 1928

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Le jour de gloire est arrivé
Quand Le Canard enchaîné célèbre ironiquement la “stabilisation Poincaré”



Le 27 juin 1928, Le Canard enchaîné fête à sa manière la « stabilisation » du franc. Sous la plume acérée de Drégerin et de Pierre Bénard, l’euphorie officielle vire au burlesque : « Vive Poincaré ! », crie la foule – mais le peuple, lui, n’a pas vu la couleur du miracle. Entre ironie triomphale et satire économique, les deux articles épinglent la comédie d’un pays soulagé de ses angoisses monétaires mais condamné à l’austérité. La République stabilisée, oui, mais dans le rire jaune.

Couac ! propose ses canards de 3 façons au choix

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Canard au naturel
Canard en chemise

Chaque numéro ou journal anniversaire, peut être inséré dans une pochette cadeau au choix, d’un très beau papier pur coton, comportant une illustration originale spécialement réalisée pour COUAC ! par Fabrice Erre ou Laurent Lolmede, ou pour les premiers lecteurs du Canard Enchainé par Lucien Laforge.

Cette pochette cadeau assure aussi une conservation optimale du journal : un papier au PH neutre limitant la dégradation des vieux journaux sur la durée.

Décliné en 4 pochettes originales (Gratuite)
Pochette offerte pour toutes éditions d’un prix supérieur à 59€
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Canard laqué

Enchâssé entre deux feuilles d’acrylique (plexiglass extrudé*) il s’exposera aux regards sous son plus beau jour.

Les propriétés anti-UV de ce plexiglass de 2 mm lui assureront une conservation optimale limitant le jaunissement.

Le maintien entre les deux plaques, avec 8 petites pinces nickelées, supprime la vue des plis ainsi que leurs effets indésirables. Les marges autour du journal sont de 2 cm et sont ajustées au format de l’édition, qui a varié au fil des décennies.

*Transparence, légèreté, résistance aux chocs et aux UV

Cette présentation est déclinée en 2 options :

Plexi transparent (30€) servant de fond, plus discret mais élégant il permet aussi la vision de la dernière page du journal.
Plexi noir (35€) servant de fond, il met en valeur la teinte et le format du journal, s’harmonisant parfaitement avec les encres noires de la page.

À lire la une du Canard enchaîné du 27 juin 1928, on croirait presque entendre des tambours et des cloches : « Le jour de gloire est arrivé ! » annonce le titre, pastichant la Marseillaise. La France vient de « retrouver sa monnaie », et le franc Poincaré, solidement arrimé à l’or, met fin à plusieurs années d’inflation et de désordre financier. Mais derrière les accents triomphants du gouvernement, Le Canard déploie une ironie d’une précision chirurgicale : tout ce faste, toute cette joie patriote, pour un simple retour à la « stabilité » — autrement dit, à la cherté de la vie.

Le texte signé Drégerin ouvre la marche : un faux bulletin de victoire, un hymne à la gloire de la « France stabilisée ». L’auteur imagine Paris en liesse, « les drapeaux tricolores sortant de toutes les fenêtres », la foule criant « Vive Poincaré ! », et même « la Bourse donnant sa dîme pour les gardiens de la paix ». Le ton, d’abord lyrique, bascule vite dans le sarcasme :

« À nous les lingots ! À nous les stocks de devises ! »
Ce franc nouveau, censé sauver la République, n’est que le symbole d’une prospérité réservée aux possédants. La satire se fait jubilatoire : Poincaré a rétabli l’équilibre budgétaire, certes, mais c’est « au prix de la sueur populaire » ; la stabilisation profite à ceux qui « pourront désormais se procurer pour 20 centimes ce qu’ils vendaient jadis pour dix francs ». Et de conclure : « Répétons avec M. Poincaré que la stabilisation n’est pas la guerre. Non, certes — elle en devient seulement moins bruyante. »

En vis-à-vis, Pierre Bénard renchérit avec On va stabiliser les grands hommes, un morceau d’humour noir sur le même thème. Si l’on peut fixer le franc, pourquoi ne pas « stabiliser » les écrivains, les ministres et les gloires nationales, figées à jamais dans la médiocrité ? Sous son apparente fantaisie, l’article dresse un portrait au vitriol d’une Troisième République satisfaite d’elle-même, où l’on recycle les vieilles gloires au lieu d’inventer l’avenir. Bénard raille ces « millions de M. Kérillis » ou ces « écrivains qui ne dépassent plus Montherlant », et conclut qu’il faudra bientôt « résorber les grands hommes papier » — allusion mordante à la presse elle-même, gonflée de proclamations patriotiques creuses.

Historiquement, cette double satire s’inscrit dans le contexte du Plan Poincaré, adopté en 1926 et consolidé en 1928. Face à la dépréciation du franc, le président du Conseil avait restauré la confiance monétaire au prix d’une politique d’austérité : réduction des dépenses publiques, hausse des impôts, compression des salaires. La stabilisation, acclamée comme une renaissance nationale, masquait en réalité une cure de rigueur dont les classes populaires supportaient le poids.

Drégerin et Bénard, chacun à leur manière, démontent la mise en scène de ce succès : la France a retrouvé son franc, mais perdu son humour — à moins que Le Canard enchaîné, lui, ne s’en charge. En riant de la « victoire » économique comme d’un carnaval bourgeois, le journal rappelle que la vraie stabilité ne se décrète pas : elle se partage. Et en 1928, c’est encore une denrée rare.