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N° 784 du Canard Enchaîné – 8 Juillet 1931

N° 784 du Canard Enchaîné – 8 Juillet 1931

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8 juillet 1931 — Quand le Canard félicite Hoover… à sa façon

Pierre Bénard transforme la diplomatie en farce financière

Sous couvert d’applaudir l’accord Laval–Hoover, Bénard démonte la comédie des réparations et du crédit mondial. Avec son humour corrosif, il célèbre “la belle entente” entre la France, l’Amérique… et Le Canard enchaîné. Mais derrière le triomphe apparent, tout pue la faillite : celle des banques, des pactes et des illusions.

Au Vatican: les grands moyens, dessin de Pruvost.

Couac ! propose ses canards de 3 façons au choix

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Canard au naturel
Canard en chemise

Chaque numéro ou journal anniversaire, peut être inséré dans une pochette cadeau au choix, d’un très beau papier pur coton, comportant une illustration originale spécialement réalisée pour COUAC ! par Fabrice Erre ou Laurent Lolmede, ou pour les premiers lecteurs du Canard Enchainé par Lucien Laforge.

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Visualiser les illustrations en cliquant sur le nom des auteurs

Canard laqué

Enchâssé entre deux feuilles d’acrylique (plexiglass extrudé*) il s’exposera aux regards sous son plus beau jour.

Les propriétés anti-UV de ce plexiglass de 2 mm lui assureront une conservation optimale limitant le jaunissement.

Le maintien entre les deux plaques, avec 8 petites pinces nickelées, supprime la vue des plis ainsi que leurs effets indésirables. Les marges autour du journal sont de 2 cm et sont ajustées au format de l’édition, qui a varié au fil des décennies.

*Transparence, légèreté, résistance aux chocs et aux UV

Cette présentation est déclinée en 2 options :

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L’Amérique se rallie à la thèse de la France et du Canard enchaîné

Le 8 juillet 1931, Le Canard enchaîné place à sa une un texte de Pierre Bénard d’une ironie étincelante : « L’Amérique se rallie à la thèse de la France et du Canard enchaîné ». Sous couvert de célébrer un “succès” diplomatique, l’auteur se livre à une satire grinçante de la politique financière internationale et du cynisme économique des puissances en pleine crise mondiale.

Le contexte : en juin 1931, le président américain Herbert Hoover propose un moratoire d’un an sur le paiement des dettes interalliées et des réparations de guerre imposées à l’Allemagne par le traité de Versailles. L’objectif est d’éviter l’effondrement économique européen. En France, la mesure divise : les partisans du réalisme économique, comme Pierre Laval, y voient une solution temporaire pour stabiliser les finances ; les nationalistes et les anciens combattants crient à la trahison du traité de Versailles.
Pierre Bénard, lui, choisit le rire pour mieux démolir le simulacre de sérieux diplomatique.

Tout commence par une proclamation triomphante : “L’accord, aujourd’hui, est fait entre la France et l’Amérique. Il faut s’en féliciter.” Le ton semble officiel — mais très vite, le lecteur comprend que le Canard parle la langue du double sens. L’article salue “la belle ténacité de M. Pierre Laval” et “la généreuse idée du président Hoover” pour aussitôt tourner la chose en dérision : “Tout est donc bien, et le contribuable français n’a plus qu’à s’acheter une belle petite couronne dorée.”
Sous l’apparente satisfaction, Bénard moque le grotesque ballet des puissants, leurs “pactes” et “plans” qui consistent à faire circuler de l’argent imaginaire entre débiteurs insolvables. Les États, écrit-il, se prêtent de l’argent qu’ils n’ont pas, pour se payer des dettes qu’ils ne rembourseront jamais.

La satire devient féroce lorsque Bénard résume la position américaine : “Pendant ce temps-là, mes amis, débrouillez-vous pour taper votre fric.”
Quant à Laval, il défend “l’argent des réparations” avec un zèle comique : “La tranche inconditionnelle, c’est sacré.” Mais, ajoute-t-il aussitôt, “une fois qu’elle aura payé, nous lui refilerons aussitôt l’argent qu’elle nous aura versé.” L’absurdité bureaucratique devient pure farce. En quelques lignes, Bénard dévoile le vide moral d’une diplomatie de façade, où la rhétorique patriotique dissimule des compromis honteux.

Sous l’humour, pourtant, le propos est grave. En 1931, la faillite des banques allemandes et autrichiennes provoque une panique mondiale. Les économies s’écroulent, les États se déchirent pour quelques milliards imaginaires. Bénard perçoit cette crise du crédit comme une crise de civilisation : “Débit est mort et Crédit est ressuscité”, écrit-il dans une parodie de credo religieux. Et de promettre, faussement optimiste, une “nouvelle ère de prospérité pour les débiteurs en souffrance.”
Mais la dernière phrase achève la farce en une pirouette amère : “On vous demandera seulement de ne pas construire de croiseur avec cet argent-là.”
Derrière la boutade, la continuité avec les articles de Scize est évidente : le Canard pourfend ce monde où l’on prêche la paix tout en finançant les armes.

Bénard, en virtuose de l’ironie, se glisse dans la langue diplomatique pour mieux en révéler la vacuité. En feignant de féliciter les “succès” de Laval et Hoover, il souligne leur cynisme : les puissants parlent d’humanité et de solidarité, mais ne songent qu’à sauver les banques et les marchés.
En ce mois de juillet 1931, tandis que l’Allemagne chancelle et que les régimes autoritaires s’affermissent, Le Canard enchaîné rappelle, à sa manière : le vrai triomphe n’est pas celui des États, mais celui de la bêtise organisée.