N° 797 du Canard Enchaîné – 7 Octobre 1931
N° 797 du Canard Enchaîné – 7 Octobre 1931
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7 octobre 1931 : Numéro spécial de 6 pages, avec la Revue du canard
En octobre 1931, le Canard enchaîné troque sa plume pour la rampe. La presse unanime salue la Revue du Canard, spectacle satirique monté par Maréchal, Dahl, Bénard et Rivet, et mis en scène par Edmond Roze. De L’Excelsior au Petit Journal, on loue une revue « alerte, vivante et mordante », servie par Tramel, Marguerite Moreno ou Pasquali. Entre satire politique et fantaisie de cabaret, le Canard conquiert la scène comme il avait conquis le papier : avec esprit. En pleine crise des années 30, il prouve que l’humour reste une arme… même sous les feux de la rampe.
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7 octobre 1931 : quand la presse salue la “Revue du Canard”
Un Canard sur scène, encensé par ses confrères
Le Canard enchaîné du 7 octobre 1931 consacre une pleine page aux échos flatteurs qu’a suscités sa « Revue du Canard ». Sous le titre collectif L’opinion de la presse…, le journal reprend les articles de plusieurs plumes connues : Gaston de Pawlowski dans Le Journal, Pierre Véber dans Le Petit Journal, Jean Prudhomme dans Le Matin et Charles Méré dans Excelsior. Chacun salue à sa manière l’exploit d’un hebdomadaire satirique devenu, le temps d’une soirée, une troupe de music-hall.
Pawlowski voit dans cette Revue du Canard la preuve que « l’esprit, et du plus fin, prodigué par le Canard enchaîné » pouvait se porter sur scène sans rien perdre de sa verve. Il rappelle que Maurice Maréchal, « dernier de nos canards », a pris la place de ces petits journaux du XIXe siècle qui lançaient leurs “canards” – ces nouvelles exagérées – pour en faire un organe d’esprit libre sous la « tyrannie de Clemenceau ». La boucle est ainsi bouclée : le Canard du papier s’émancipe en spectacle vivant.
Pierre Véber, dans Le Petit Journal, applaudit une revue « infiniment spirituelle et variée », fruit du travail collectif de Maréchal, Dahl, Pierre Bénard et Jules Rivet. Il la compare aux anciennes parodies montées au Grand Guignol : un humour sans cruauté, où la satire garde mesure. Dix-huit tableaux se succèdent, « la satire dialoguée, émaillée de mots légèrement rosses », et des interprètes de haut vol : Tramel, Pasquali, Devilder, Betty Spell, Jean Granier, Marguerite Moreno… Toute une constellation de la scène parisienne.
Dans Le Matin, Jean Prudhomme insiste sur la prouesse : transformer l’esprit du Canard en revue de cabaret, entre chansonniers et music-hall. L’actualité y est tournée en dérision : l’Exposition coloniale, l’été pluvieux, les slogans publicitaires ou les voyages présidentiels y deviennent des tableaux chantés et mimés. L’humour du Canard passe de la plume à la rampe, entre satire politique et fantaisie légère.
Enfin Charles Méré, dans Excelsior, conclut l’unisson des louanges : la Revue du Canard, « alerte, vivante et mordante », est « l’une des meilleures revues littéraires que nous ayons applaudies depuis longtemps ». Il cite les moments forts : la fable sur l’Exposition coloniale, la confrontation de Charlot et Chaplin, ou le ballet des “vins en valse”. À l’heure où Paris adore les revues d’actualité – des Folies-Bergère au Casino de Paris –, celle du Canard fait figure d’ovni : un spectacle écrit par des journalistes et pamphlétaires, joué par des acteurs de théâtre, salué par la presse entière.
Ce succès de 1931 tombe à un moment paradoxal : la France s’enfonce dans la crise économique, la politique s’enlise dans les scandales, mais le rire demeure un recours. En montant sur scène, le Canard enchaîné prouve que sa satire peut survivre à toutes les formes : après avoir résisté aux censures, il se met à chanter, danser et rimer pour mieux croquer la société. Un journal libre qui devient revue libre : voilà le tour de force que la presse applaudit à l’unisson.

      



