Les plumes du Canard

René Buzelin

1886 - 1969

Sa participation au Volatile : 1916 à 1965

René Buzelin 

Maigre je suis, sans retenue, et le resterai désormais.Telle est ma complexion; mais, ma maigreur ne m’aigrit jamais: je suis mègre et je continue. R. Bz.

Édition du Canard Enchainé du 9 mars 1921.

René Gaston Louis Buzelin, né le 7 janvier 1886 à Blois (Loir-et-Cher)1 et mort le 31 janvier 1969 à Molineuf (Loir-et-Cher), est un journaliste, dramaturge et chansonnier français.

Il fonde en 1905 une revue éphémère : Feuille de chou, revue littéraire et amusante. Un peu avant 1910, il place quelques textes à La Bonne Chanson de Théodore Botrel. Quelques années plus tard, il dirige un organe satirique : La Girouette de Montmartre, illustré de dessins à la plume.

Dans les années 1910, il donne fréquemment des poèmes et des petites pièces dans les almanachs catholiques ou dans La Démocratie quotidienne. Il est classé à droite, et fait figure d’exception dans l’effectif du Canard enchaîné lors de son arrivée à ce journal dans les deux dernières années de la Première Guerre mondiale. Sa présence s’explique par ses activités à Montmartre et comme celle de chansonnier. Il donnera dans ce journal de courtes pièces en vers sur les sujets les plus variés.

Il signera les paroles françaises de It’s a Long, Long Way to Tipperary (chanson hommage et gloire aux Alliés). Il devient administrateur du journal après la Seconde Guerre mondiale.

Source: Wikipédia

Voici encore René Buzelin. Il est poète et les rimes tombent de lui comme la pluie des nuages. Dans l’industrie du vers, je ne vois que Victor Hugo qui puisse lui être comparé. Mais Hugo parvenait à s’exprimer en prose. Buzelin non. Pour l’encourager, ses amis du Canard lui ont offert un dictionnaire des mots qui ne riment pas. Il n’a pas su s’en servir et, comme les girls qui se trémoussent en mesure avec une plume aux fesses, ses phrases continuent de gambader en cadence avec une rime à la queue.

Jean Egen – Messieurs du canard – p.76 – Stock

René Buzelin n’est plus, Est-ce possible ? Depuis la naissance du Canard ou presque, et jusqu’à ces toutes dernières années, sa gazette rimée figurait dans chaque numéro de notre journal. Un jour, pourtant, il s’excusa, avec des larmes dans la voix, de ne pouvoir envoyer son « papier » : il venait d’être opéré de la cataracte. Mais, dès la semaine suivante, nous recevions sa gazette, aussi alerte que de coutume. C’était un maître de la rime et, il ne savait s’exprimer autrement, si bien que ses amis décidèrent de lui offrir un dictionnaire… des mots qui ne riment pas. C’était aussi, mais le public, et pour cause, n’en savait rien, un des maîtres de la chanson française, et nombre de grandes vedettes du music-hall ont popularisé des chansons dont il était le parolier… anonyme.
Quel garçon adorable ! Il avait résolument cessé de vieillir vers la trentaine, de sorte que jusqu’à 80 ans passés, il garda le même visage, la même silhouette. Il
entendait ainsi rester fidèle portrait qu’avait tracé de lui, une fois pour toutes, son grand ami Henri Guilac.
Depuis la mort de sa fille adoptive, puis de celle de sa femme, il vivait seul à Molineuf, près de Blois, seul, mais adopté par tout le village. Et c’est là que, demi aveugle il vient d’être frappé à son tour.
Adieu René Buzelin, notre vieux copain, notre doyen… —

Tréno, Édition du Canard Enchainé du 5 février 1969

 

Bringer, Dahl et Buzelin vers 1930 

vus par Henri Guilac

Édition du Canard Enchainé du 12 février 1958

Buzelin 

par Henri Guilac

le Canard Enchaîné du 26 septembre 1951