Jacques Laplaine, dit Lap (1921-1987)
Né le 20 juin 1921 à Paris (9ᵉ arrondissement), Jacques Laplaine, plus connu sous la signature Lap, est l’une des grandes figures du dessin de presse français.
Résistance et débuts
Sous l’Occupation, il rejoint la Résistance et collabore au quotidien clandestin Combat. Après la guerre, il tente sans succès d’entrer à Gavroche, où aucun de ses dessins n’est retenu malgré une année de démarches.
Le Canard enchaîné
En 1946, il pousse enfin la porte du Canard enchaîné. Il ne la refermera plus : quarante années de fidélité, 30 000 dessins publiés, et un style immédiatement reconnaissable. Parallèlement, il collabore à d’autres titres, notamment Le Franc-tireur (1947-1957), et fournit aussi à la presse régionale un dessin quotidien.
Le style Lap
Lap cultive l’art du dépouillement. Son trait, volontairement réduit à l’essentiel, vise l’efficacité et la force immédiate. Il suffit de quelques lignes pour camper un personnage ou une situation. Sa caricature du général de Gaulle, alliant économie de moyens et ressemblance frappante, demeure l’un de ses chefs-d’œuvre.
L’homme
Franc-maçon du Grand Orient de France, il était connu au Canard pour sa personnalité bourrue, son humour noir et ses amitiés fidèles. Gabriel Macé, qui travailla quarante ans à ses côtés, rappela au lendemain de sa mort les innombrables éclats de rire qu’il sut offrir à ses lecteurs, mais aussi à ses compagnons de route, sans jamais céder à la facilité.
Derniers jours
Jacques Laplaine s’éteint le 2 janvier 1987 à Jouy (Eure-et-Loir), dans son vieux moulin. Il est inhumé au cimetière de Joigny, dans l’Yonne. Le Canard lui consacra un hommage ému, rappelant qu’en quatre décennies, ses dessins avaient apporté à l’hebdomadaire une identité graphique et satirique unique, alliant ironie, dépouillement et esprit de résistance.
Dessinateur français, né à Pondichéry. A quitté le Comptoir pour s’adonner à l’art graphique. Talent solitaire, aigri et révolté qui lui a valu le titre de Crébillon du dessin. Excelle à combiner les péripéties angoissantes et terribles où le tragique cherche dans l’horreur son principal ressort. M. Vincent Auriol chercha, en vain, à l’attacher à sa cour.
Source: Il n’est bon bec que de canard, Extrait de la Vie des Hommes Illustres, décembre 1954