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N° 676 du Canard Enchaîné – 12 Juin 1929

N° 676 du Canard Enchaîné – 12 Juin 1929

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Chiappe à Londres : le “voyage d’études” du préfet de police façon Canard
Le Canard enchaîné, 12 juin 1929 – dessin de Guilac



En juin 1929, Le Canard enchaîné s’amuse du “voyage d’études” londonien du préfet de police Jean Chiappe et de son épouse. Sous des airs de reportage diplomatique, le journal tourne en dérision ce déplacement officiel présenté comme un triomphe de l’amitié franco-britannique. Accueilli par la “brigade des acclamations”, Chiappe s’extasie devant les méthodes policières d’outre-Manche : “On se croirait presque à Paris !” Un humour à froid signé Le Canard et illustré par Guilac, qui fait d’un simple voyage administratif une opérette burlesque sur la répression et la suffisance bureaucratique.

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Chaque numéro ou journal anniversaire, peut être inséré dans une pochette cadeau au choix, d’un très beau papier pur coton, comportant une illustration originale spécialement réalisée pour COUAC ! par Fabrice Erre ou Laurent Lolmede, ou pour les premiers lecteurs du Canard Enchainé par Lucien Laforge.

Cette pochette cadeau assure aussi une conservation optimale du journal : un papier au PH neutre limitant la dégradation des vieux journaux sur la durée.

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Canard laqué

Enchâssé entre deux feuilles d’acrylique (plexiglass extrudé*) il s’exposera aux regards sous son plus beau jour.

Les propriétés anti-UV de ce plexiglass de 2 mm lui assureront une conservation optimale limitant le jaunissement.

Le maintien entre les deux plaques, avec 8 petites pinces nickelées, supprime la vue des plis ainsi que leurs effets indésirables. Les marges autour du journal sont de 2 cm et sont ajustées au format de l’édition, qui a varié au fil des décennies.

*Transparence, légèreté, résistance aux chocs et aux UV

Cette présentation est déclinée en 2 options :

Plexi transparent (30€) servant de fond, plus discret mais élégant il permet aussi la vision de la dernière page du journal.
Plexi noir (35€) servant de fond, il met en valeur la teinte et le format du journal, s’harmonisant parfaitement avec les encres noires de la page.

Paru dans Le Canard enchaîné du 12 juin 1929, l’article « Le préfet de police et Mme Chiappe ont obtenu à Londres un énorme succès » illustre à merveille la manière dont le journal satirique savait transformer la chronique administrative en pamphlet comique. Sous des dehors anodins – un simple “voyage d’études” du préfet de police parisien à Londres – le texte se révèle une charge politique et sociale d’une précision redoutable.

Le préfet “vedette” du régime

Jean Chiappe, préfet de police depuis 1927, est une figure controversée de la Troisième République : autoritaire, nationaliste, proche de la droite et du monde des affaires, il symbolise la police de l’ordre moral et du maintien de la rue “propre”. Son passage à la préfecture marque une période de tension sociale et de répression systématique des grèves et des manifestations. Il inspire au Canard enchaîné une méfiance constante : incarnation de l’arbitraire policier, il devient l’un de ses personnages favoris.

En ce mois de juin 1929, Chiappe est en “voyage d’études” à Londres avec son épouse, censé observer les méthodes britanniques en matière d’ordre public. Le Canard saisit l’occasion pour en faire un chef-d’œuvre d’ironie journalistique, pastichant le ton grandiloquent des dépêches officielles :

“Les démonstrations de sympathie frénétique auxquelles ne cesse de se livrer la brigade des acclamations constituent un resserrement inextinguible des liens d’amitié entre les deux grandes démocraties européennes.”
Derrière cette fausse solennité, le journal ridiculise à la fois la diplomatie de pacotille et la fierté bureaucratique du préfet, ravi d’être traité en hôte d’honneur comme s’il représentait la France entière.

La farce de la répression civilisée

Sous prétexte d’échanges professionnels, Chiappe visite les services londoniens de la police et félicite les agents “des progrès réalisés”. Le Canard s’empresse de détourner la scène :

“On se croirait presque à Paris !”
L’ironie est mordante : Paris est alors réputé pour sa brutalité policière, et l’expression “presque” suffit à tout dire. Les dialogues rapportés amplifient la caricature :
“Vous nous flattez ! – Nous autres, nous ne sommes pas encore en République…”
Cette inversion cocasse, où les Anglais passent pour plus autoritaires que les Français, permet au Canard de retourner le compliment : en matière de surveillance et d’arrestations préventives, la France n’a rien à envier à la perfide Albion.

Le burlesque selon Guilac

Le dessin de Guilac, compagnon régulier de la rédaction, parachève la satire. Sous un bus londonien surchargé de slogans publicitaires (“Upper-Cut Tobacco”, “Shining Soap”), un Chiappe minuscule s’incline devant un policier géant coiffé du casque britannique. L’Angleterre y est caricaturée comme un monde policé jusqu’à l’absurde, miroir grotesque de la France sécuritaire. L’“étude de mœurs” se transforme en comédie diplomatique où les uniformes et les courbettes remplacent les idées.

Le Canard joue ici sur une double corde : moquer la vanité des voyages officiels et railler la fascination française pour les modèles étrangers, souvent invoqués pour justifier des pratiques répressives “modernisées”.

Satire d’un ordre européen

En toile de fond, 1929 est une année charnière : la prospérité apparente de la fin des années 1920 masque les fractures sociales, la montée des nationalismes et la militarisation des États. En ridiculisant Chiappe et ses “études”, Le Canard dénonce une Europe qui préfère échanger des techniques de maintien de l’ordre plutôt que des valeurs de liberté.


Sous sa légèreté, cet article en dit long : dans le Paris des années 1920, le pouvoir policier devient spectacle, et les journaux officiels jouent les relais de sa propagande. Le Canard enchaîné, lui, renverse le dispositif : il transforme le préfet en pantin et la police en numéro de cirque. Une leçon d’humour politique aussi efficace que n’importe quel “voyage d’études”.